Après le décès ce jeudi de deux personnes dans un véhicule d’assistance, c’est maintenant au tour du motard français Thomas Bourgin d’être tué dans un accident de circulation sur une liaison entre deux étapes du rallye. Énième occasion de s’interroger sur les conditions de sécurité liées à ce sport extrême qui, depuis sa création en 1979, comptabilise 62 morts.
Se déroulant auparavant en Afrique, le parcours s’est finalement orienté dès 2009 vers l’Amérique du Sud (Chili-Argentine-Pérou cette année) du fait du nombre de morts trop important. Car le gros problème est que ce n’est pas seulement les participants qui prennent un risque mais aussi la population locale qui n’a rien à voir dans l’histoire : une jeune fille sénégalaise de 5 avait ainsi trouvé la mort lors d’une collision avec un camion d’assistance en 2005.
Or, on se rend compte que depuis la migration rien n’a changé puisqu’on dénombre chaque année environ 2 morts en moyenne (répartis entre motards et civils). Et comme si cela ne suffisait pas, le rallye Dakar est aussi fortement critiqué à cause de la détérioration qu’il fait subir à l’environnement : rejet de CO2 massif dans des environnements naturels allié au saccage de zones qui sont censées rester telles quelles.
Coté défenseurs du rallye, certains certifient que c’est un faux problème puisque les dunes présentes sur le circuit se reconstituent rapidement (ce qui n’est pas le cas des zones de végétation). De même, ils affirment que nombre d’accidents ne devraient pas être imputés au rallye mais à la « densité du trafic motorisé » qui, au Pérou par exemple, et notamment sur la route entre Tacna et Arica, fait régulièrement de nombreux morts (les conducteurs de taxis n’ont par exemple aucune assurance ni permis de conduire et roulent très vite pour s’assurer un maximum de clients). Reste qu’au vu de tout ces décès de civils, on peut se demander si le Rallye Dakar mérite véritablement d’être considéré comme un sport.
