PSA, Air France, Sanofi : il faut tout licencier

Plan social sur plan social, de plus en plus d’entreprises semblent s’être spécialisées dans une activité fort lucrative : se séparer du plus de salariés possible sans justification valable. Dernier exemple en date : PSA (Peugeot-Citroën) qui, malgré la multiplication des grèves, reste mordicus attaché à la fermeture de l’usine d’Aulnay-Sous-Bois.

On le sait, l’activité automobile en Europe va mal : mais est-ce que cela équivaut à 8 000 emplois de supprimés ? Rien n’est moins sur. D’autant plus quand PSA se refuse d’indiquer le montant de sa perte nette au premier semestre (raison du plan social) et qu’il passe outre la décision de la Cour d’appel de Paris de suspendre son plan de restructuration. Au moins cela montre t-il à quel point les actionnaires ont un poids considérable dans l’activité économique de notre pays.

Du coté d’Air France, le lancement de son nouveau service low-cost « Hop! » a été l’occasion de se séparer de 241 postes au motif qu’il fallait réduire les dépenses de 15% pour engranger à nouveau des bénéfices sur 2015. Allez hop tu dégages ! Quant au groupe Pharmaceutique Sanofi, il prévoit 914 suppressions de postes d’ici 2015…alors que l’entreprise ne fait qu’accumuler les bénéfices (son action a rebondi aujourd’hui à 2,5% pour 71,39€ l’action).

En gros, ce qu’on a l’impression qu’aujourd’hui le marché du travail est devenu tellement morose que les entreprises peuvent disposer de leurs salariés comme bon leur semble sans aucune règle d’éthique ou respect de l’humain. Après l’affaire Mittal et l’échec du gouvernement français à empêcher le plan social, on se rend compte que ce dernier est pieds et poings liés face aux actionnaires et que les choses ne bougeront pas tant que la demande de travail supplantera l’offre. Autrement dit : le pouvoir de négociation s’est de plus en plus, avec la crise, déplacé vers les entreprises qui n’ont dès lors pas hésité  à rabattre les cartes selon leurs intérêts financiers. Quitte à déconsidérer l’ensemble de leurs salariés et les mettre au rang de simples produits de production jetables et remplaçables .

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Fondateur de YZGeneration, YummyZ, Ikke et Bang. Alter ego de Fafa Le Geek.

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