Fillon, Copé : aucun des deux n’a accepté la défaite, la nuit dernière, lors des primaires visant à élire le nouveau président de l’UMP. Au contraire, les deux proclament leur victoire incontestable aux primaires UMP. Plus précisément, François Fillon annonce une « avance » de 223 voix tandis que Jean-François Copé revendique la « victoire » avec plus de 1 000 voix d’avance. Coup de buzz ? Course acharnée au pouvoir ? Reste que ce spectacle fait un peu peine à voir.
Un peu oui : entre un François Fillon affirmant vigoureusement qu’il « ne se laissera pas voler la victoire » et un Copé invitant son adversaire à « reconnaitre qu’il n’a pas la majorité » : on ne sait qui croire. Plus qu’à attendre l’avis de la Cocoe (Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales) qui se chargera, une bonne fois pour toute, de dire qui a vaincu qui.
Or le verdict se fait attendre avec des accusations de fraude et de tricherie lancés de part et d’autre des deux camps. En attendant, les réactions se multiplient avec un FN ravi de cette scission au sein de l’UMP et n’hésitant pas à convier les adhérents déçus d’en tirer les conclusions en rompant « avec leur ancienne famille pour se battre à nos côtés » dixit le vice-président Louis Aliot. Alain Juppé déplore quant à lui une « obsession de 2017 » nourrie davantage par l’égo de deux protagonistes plutôt que par celui de l’avenir de l’UMP. Une « situation lamentable » dont il faut se sortir le plus rapidement possible.
A noter que le même scénario s’était produit en 2008 lors du congrès de Reims opposant Martine Aubry et Ségolène Royal : preuve que la bêtise et l’égo sont partout. Quoiqu’il en soit, le mal est déjà fait avec ce qui s’annonce comme une véritable lutte au pouvoir entre adhérents qui, pourtant, sont censés faire partie de la même famille politique. On retrouvait ainsi vers deux heures du matin des pro-Fillon dénoncer le « putsch » de Copé devant même les portes du siège UMP…
Jean-François Copé élu président de l’UMP avec 50,03% des voies. Le cirque est terminé.
Edit 2
Ha bah non ! Fillon et ses partisans viennent de contester officiellement la victoire : il semblerait que trois départements d’outre-mer n’aient pas été inclus lors du décompte. Or, si ces votes sont comptabilisés, Fillon gagnerait de 26 voix ! Préparez le popcorn : le feuilleton continue.