Une étude réalisée par Ipsos et commandée par Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof révèle que 74% des Français jugent l’Islam intolérant. L’échantillon est constitué de 1016 personnes représentant la population française (18 ans et plus). Mais outre ce résultat, qui pourrait d’ailleurs être applicable à l’ensemble des religions monothéistes puisqu’elles imposent de base une vision précise du « comment vivre », il y en a un autre qui inquiète davantage.
En effet, plus de 80% des sondés pensent que l’Islam a comme objectif « d’imposer son mode de fonctionnement aux autres » et, plus grave encore, 44% estiment que les musulmans sont en partie intégristes (et donc islamistes). Pour rappel, un musulman est une personne croyante en l’Islam mais qui ne va pas chercher à imposer sa pensée et ses valeurs aux autres. Un intégriste, au contraire, considérera toute personne ne suivant pas sa religion comme « inférieur » et fera tout pour lui imposer ses dogmes. Or, aux dernières nouvelles, la majorité silencieuse prône bel et bien une appartenance à sa religion TOUT en acceptant les règles de laïcité française. Là où une minorité extrémiste est cristallisée par les médias et se fait de plus en plus entendre dans notre société.
Mais le problème est plus profond que ça : le Coran lui même semble contenir des versets prêchant une certaine défiance envers toutes personnes ne suivant pas la « foi ». Et là où ça se complique, c’est que le Coran est considéré comme étant la parole de Dieu lui même (contrairement au Christianisme et Judaïsme) et donc incompatible au changement. Certains essayent de moderniser l’Islam (Ludovic-mohamed Zahed avec sa première mosquée « gay friendly ») mais rencontrent très rapidement des obstacles à leur développement. Et ce sont ces mêmes éclats qui, aujourd’hui, trouvent de plus en plus d’échos au fur et à mesure que notre société se modernise.
Essayez en effet d’entamer un débat avec n’importe quel croyant (musulman, catholique ou autre) sur le mariage gay et vous aurez vite la réponse. Catholique intégriste, Islamistes : même combat. Mais là où les premiers représentent (pour le moment en tout cas) une minorité, les deuxièmes semblent de plus en plus être considérés comme la norme : les principes républicains sont de moins en moins partagés alors même que les musulmans de 1ère génération (1970) les embrassaient et les respectaient. Autre état de fait : il existe beaucoup de courants dans l’Islam qui ne font que rendre la religion islamique plus floue et donc plus prompt à la méfiance. Le Soufisme, par exemple, prône un Islam tolérant…mais se retrouve confronté à certains versets intangibles du Coran. Il y aurait encore énormément à dire sur le sujet mais un simple article ne saurait rendre justice à un tel débat de fond. Reste que pour nous la problématique est simple et concerne la dualité constante, mais nécessaire, entre modernité et religion.