« Monchan ? » murmure Tenko Shimura alors que, sans le savoir, il vient de tuer son fidèle compagnon « Tenko ? » approche alors Hana, sa grande soeur. N’ayant pas réalisé que Monchan vient d’être tué. À ce moment, Tenko aurait aimé la prévenir en amont mais sa voix s’est éteinte. Dominée par les sanglots et des battements de coeur incessants. « Ça ne va pas ? » s’interroge Hana. « Pourquoi est-ce que tu pl… ». C’est à cet instant que la petite fille remarqua le cadavre éparpillé de Monchan. La peur envahit Hana qui courut en flèche vers la maison. « Non ! » s’écrie intérieurement Tenko. « Ne pars pas !!! Je n’arrive pas à parler… Ça gratte tellement ! Tu es venue t’excuser, c’est ça ? Alors ne pars pas ! Aide-moi !!! ». Ainsi mourut Hana. Terrifiée et déboussolée. Ce fut ensuite au tour des grands-parents et de la maman de Tenko. La seule qui, face à la mort, tenta coûte que coûte d’embrasser son enfant. « Puis, finalement… » se rappelle Tomura Shigaraki. « Ce fut ton tour, Papa ». « Tenko… Arrête !!! ». Oui, à ce moment-là, une Ode à la Destruction venait d’être entamée.
Quel volume édifiant… Fondamental quant à la montée en puissance et construction du principal nemesis de My Hero Academia. Nous avons pu penser, pendant un temps, qu’il s’agissait de All For One. Que nenni ! Après une longue période d’incertitude et d’instabilité, Shigaraki surmonte son traumatisme en faisant face à des origines abyssales et chaotiques. Comment voulez-vous ne pas devenir cinglé ? Battu par un père violent qui détestait les héros après avoir été abandonné par sa mère (Nana Shimura). Ignoré par une maman aimante mais absente lors des moments clé. Laissé dans l’ombre par des grands-parents gentils mais lâches. Trahi par une soeur qui ne pouvait faire autrement vu son jeune âge. À quel instant Tomura s’est-il laissé aller à cette Ode à la Destruction ? À quel moment a t-il souhaité inconsciemment la mort de toute sa famille ?
Réaliser que ce petit garçon parvient aujourd’hui à rire de joie en s’abandonnant à l’euphorie du meurtre est marquant. L’une des constructions de nemesis les plus réussies dans l’histoire du manga ! Du moins à mes yeux. C’est d’autant plus dingue qu’on partait de loin lorsque Tomura se retrouvait dépassé sur le plan idéologique par un Stain plus rodé dans sa symbolique de « Justice ». Ici, Tomura, abandonné à la fois par sa famille et la Société des Héros, entend opérer le rôle de bascule en réduisant ce monde imparfait en cendres. Tout faire disparaitre pour mieux renaitre. À travers, notamment, une liberté absolue qui séduit forcément l’héritier de Re-Destro. « Moi qui étais enchainé par les liens du sang et des enseignements, lui, se fiche de l’histoire et vise l’émancipation des pouvoirs plutôt que leur répression ».
Dans un monde de Héros où chaque alter est régulé en vue de ne pas causer de potentiels dégâts, le « Nouveau Monde » de Tomura impose la liberté faire ce que l’on veut. Pas de lois. Pas d’obstacles. Pas d’éthique. Aucune moral. En cela, l’élève rejoint le maitre qu’est All For One. Reste à savoir quand il le dépassera. À coté de cette montée en puissance s’accompagne le soutien logistique, politique et financier de l’Armée de la Libération. On se demande comment éviter le pire ! La situation est si grave que la Comité de Sécurité Publique en est venu à former les lycéens détenteurs du permis provisoire dans l’optique d’en faire une « armée de réserve ». Or, qu’il s’agisse de Deku ou de n’importe quel autre adolescent, aucun d’entre eux n’est prêt à affronter cette Ode de Destruction qui promet d’être apocalyptique. J’aurais aimé avoir l’espoir de Hawks à la fin de ce volume mais le fait est que je pressens l’arrivée d’une nouvelle ère brutale et tragique. L’Ère des Vilains.
9/10
*Coup de Coeur*
