Ce jour-là, alors que Alice Harmon avait disparu de la surface de la rivière, Elisabeth, restée sur la rive, eut la peur de sa vie. « Puis maman réapparut sur le dock situé au loin avant de revenir vers moi ». C’était les temps heureux. […] Cincinnati, 1963 : Madame Wheatley et Elisabeth arrivent au sein du prestigieux hôtel. Et quelle chambre ! Qu’est-ce que cela fait du bien ! Mais l’heure n’est pas au repos, un tournoi attend. Deux matchs par jour avec une cadence de 120/40. Autrement-dit, Beth dispose de deux heures pour faire 40 coups. Non-loin du hall, un autre joueur de génie se pavane auprès de ses comparses. « La défense Caro-Kann est surfaite… » affirme Benny Watts. « Pourquoi ? Parce qu’on joue des pions sans espoir ! Laissez-moi vous montr… ». « Je prends le cavalier » l’interrompt Beth. Et c’est ainsi quel a jeune femme eut un aperçu du véritable challenge qui l’attendait. « Bienvenue dans la cour des grands ».
Anya Taylor-Joe a un de ces regards… Quelle intensité ! Pour peu que l’on ne prenne pas gare, l’on a tôt fait de s’y noyer ! Enfin… C’est une bonne chose que la relation entre Beth et sa mère adoptive soit autant développée. Et je suis agréablement surpris de les voir arborer cette dynamique le sourire en coin et un verre de Gibson à la main. Moi qui m’attendais à bien pire lors de leur première rencontre ! Dans le même état de flou, j’ai eu du mal à comprendre l’introduction de l’épisode aux temps heureux passés avec Alice Harmon. Je pensais que le lien entre elle et Mme Wheatley serait plus distinct mais, au final, il faudra se contenter d’une chimère. Tout comme celle qui, jusqu’à cette première défaite contre Benny Watts, maintenait Beth dans une illusion de quasi-invincibilité. Vite, la suite ! La photographie de cette série est particulièrement chaleureuse. De quoi entretenir le sentiment que tout ira bien malgré des indices de folie (pilules du sommeil, alcool quotidien) éparpillés ci et là.
