« Hier ma vie était un rêve, et puis tout a basculé ». Lauren Wasser, 27 ans, est à l’époque une top modèle US reconnue dans le milieu. Belle, sportive, fine : la belle vie quoi. Mais tout a basculé une nuit de 3 octobre 2012 lorsque Lauren, 24 ans à l’époque, se sent nauséeuse et, ayant ses règles, part s’acheter un paquet de tampons de la marque « Kotex Natural Balance ». Elle rejoint ensuite l’anniversaire d’une amie et tente d’agir normalement. En vain.
Tous le monde lui dit qu’elle ne ressemble à rien et Lauren finit par revenir chez elle, à Santa Monica, avant de sombrer dans un profond sommeil. C’est son chien qui la réveille : la police frappe de gros coups contre la porte. Lauren ouvre et les policiers lui informent que sa mère, inquiète de ne pas avoir de nouvelles, leur a demandé de vérifier si tout allait bien. Rien à signaler…du moins en apparence.
Car Lauren va mal, très mal. Elle appelle sa mère qui lui demande si elle veut appeler une ambulance, Lauren lui dit qu’elle a simplement envie de dormir et qu’elle la rappellera demain matin. Le jour d’après, aucune nouvelle, la police est à nouveau appelée et, face à l’absence de réponse, défonce la porte et retrouve Lauren face couchée contre le sol. Elle a fait une insuffisance cardiaque. On la précipite à l’hôpital.
41 degrés de fièvre : si les secours étaient arrivés une dizaine de minutes plus tard, Lauren ne serait peut-être plus en vie. Tous ses organes internes ne fonctionnent pas correctement, son coeur est fébrile et les médecins ne parviennent pas à identifier la source du problème. Ils font alors à un spécialiste des infections qui, immédiatement, demande si elle a un tampon. Réponse affirmative : le tampon est envoyé au laboratoire pour une analyse et le couperet tombe : Syndrome du Choc Toxique (ou TSS pour Toxic Shock Syndrome).
À savoir une infection bactérienne liée à l’utilisation de tampons qui, de fait, favorise l’environnement bactérien et sa propagation dans le corps humain. Lorsque Lauren se réveille plusieurs jours plus tard, infusée de partout, rasée et incapable de parler, celle-ci ressent comme une vive brûlure au niveau de ses mains et de ses pieds : l’infection s’est transformée en gangrène. Il faut amputer. Il faut amputer Lauren de sa jambe droite. Trois ans plus tard, Lauren en souffre toujours et doit régulièrement se faire opérer dans ce qu’ils appellent des « Opérations de maintenance ».
Quand elle sera plus âgée, Lauren devra peut-être amputer sa jambe gauche. « J’ai voulu me tuer. J’ai sérieusement voulu me tuer. L’instant d’avant, j’étais cette fille Famous avec qui tout le monde traine, l’instant d’après, je n’avais plus de jambe et je ne pouvais plus me déplacer dans mon propre appartement […] Mon fauteuil roulant me rendait folle ». Et si Lauren ne s’est pas tuée, c’est à cause de son frère, 14 ans à l’époque : « Je ne voulais pas le voir souffrir, je ne voulais pas qu’il voit que sa soeur a abandonné ». Désormais, Lauren porte une prothèse et vit avec sa petite amie qui, régulièrement, la prend en shooting et publie les clichés sur son Instagram.
« Vous pouvez voir ça comme une sorte de thérapie » déclare Lauren, sourire léger aux lèvres. Mais ce qui l’aiderait encore plus, c’est de voir marqué sur les paquets de tampons une indication claire, nette et précise du risque d’attraper le TSS. Un peu à la manière des paquets de tabac aujourd’hui. Sachant qu’on parle d’un risque qui, chaque année, se vérifie sur au moins 100 000 femmes. Oui, cette indication est marquée sur la notice d’utilisation mais il faudrait que ce soit sur le paquet. En souhaitant une belle vie à Lauren et en espérant que son histoire puisse prévenir d’autres drames.
P.S. Il existe des alternatives au tampon telles que les coupes menstruelles
