En continuant à soutenir militairement les rebelles contre le gouvernement de Bachar El Assad, et cela malgré leur radicalisation djihadiste, la Turquie est en partie à blâmer pour ce qui se passe actuellement à Kobané. Dès 2013, on savait que l’opposition rebelle s’était scindée et avait fait place à une majorité de djihadistes appelant à la guerre sainte. Ou peut-être était-ce comme ça dès le début et que, face aux massacres commis par le gouvernement Assad, nous avons choisi de fermer les yeux.
Et par « nous » j’englobe non seulement la Turquie mais aussi nombre de pays occidentaux qui, pendant un certain nombre d’années, auront contribué à soutenir ces groupes extrémistes (qui finiront, plus tard, par former Daesh). Malheureusement, et comme bien souvent en guerre, il n’y a pas qu’un gentil et qu’un méchant : c’est beaucoup plus compliqué que ça. Seulement voilà, la Turquie (ainsi que d’autres pays arabes) a joué ce jeu ambigu et dangereux pendant trop longtemps .
Beaucoup trop pour qu’on puisse penser à de la simple bêtise. Début 2014, alors que tout le monde savait de quoi se revendiquaient ces groupes extrémistes, Ankara a persisté à leur apporter une aide logistique et militaire tout en assurant officiellement qu’il n’en était rien. Cela dans le but d’éliminer à la fois le régime Assad et une éventuelle arrivée au pouvoir des Kurdes (que la Turquie ne porte pas dans son coeur). En bref, c’est pas jojo et il n’y aurait pas assez d’un article pour expliquer toutes les inimités entre chiites, sunnites, et kurdes.