Elle était humanitaire depuis 2009 et n’avait eu de cesse de parcourir les régions les plus pauvres du globe pour venir en aide aux plus démunis. Inde, Israël, Palestine de 2009 à 2011. Ensuite, entre 2011 et 2012, Kayla Mueller, 26 ans, rentre dans son pays, aux États-Unis, et travaille près d’un an dans une clinique pour les patients atteints de sida puis en tant que fille au pair en France. Début 2013, elle d’emménager en Turquie avec son petit ami syrien décrit comme quelqu’un de « courageux et n’hésitant pas à prendre de très gros risques pour reporter les horreurs commises du régime de Bachar El Assad ».
C’est là-bas qu’elle se rend à Kilis, ville turque située à proximitée de la frontière syrienne et considéré comme l’un des plus grands refuges de migrants. C’est ainsi que Kayla se voit confrontée à la misère sans pareille des réfugiés syriens et décide, de pair avec son copain, de traverser la frontière et partir en Syrie. Peu de temps après, et alors qu’elle quitte en voiture un hôpital de la ville d’Aleppo, Kayla et son copain sont capturés par Daesh.
Lui est tabassé pendant deux mois et libéré mais tente à nouveau de demander aux terroristes la libération de sa copine. Sans succès. Elle, selon des sources officielles, aurait été enchainée et violée par le leader de Daesh, Abu Bakr Baghadi, apparemment sérieusement blessé lors d’un raid aérien en avril 2015. Violée et torturée dans la chambre du monstre pendant 18 mois. Violée et torturée jusqu’à sa mort le 6 février 2015. On ne sait pas si celle-ci est imputée à un raid de l’armée jordanienne ou aux sous-hommes de Daesh.
Emprisonnée aux cotés de deux soeurs Yazidi, Mueller a fait le maximum pour que ces dernières souffrent le moins possible aux mains des terroristes. Bien que cela ne les aient pas empêché de violer et tabasser les soeurs. « Elle était comme une mère pour elles et prenait parfois de gros risques pour les protéger ». En octobre 2014, les soeurs s’échappent et demandent à Kayla de les accompagner. Celle-ci refuse, inquiète que son visage d’occidentale, n’attire l’attention.
Dans une lettre envoyée à ses parents en printemps 2014, Kayla indique que « tout va bien » et leur demande de pas de lui pardonner pour les risques qu’elle a pu prendre et qui l’ont amené dans cette cellule. « J’ai appris qu’on pouvait être libre même en prison […] J’ai l’impression que cela fait 10 ans que nous ne nous sommes pas vus et j’ai hâte de vous rencontrer à nouveau. J’ai tellement de choses à partager […] J’ai encore beaucoup de compétitivité en moi. Je ne céderai pas. Je n’abandonnerai pas […] Soyez patients, n’ayez pas peur et continuez de prier. Par la grâce de Dieu, je sais que nous serons bientôt tous réunis. Je vous aime, Kayla ». Mes pensées à Kayla et à sa famille.
