Tuer Saul. Voilà le prix à payer pour récupérer la boite noire apte à enrayer le processus de guerre s’insinuant entre le Pakistan et les États-Unis. Il n’y a pas si longtemps, le sergent Nicholas Brody s’était lui-aussi retrouvé face à un choix impossible. Se retourner contre son propre pays en vue de le « défendre » sur le long terme ou ne rien faire et le regarder brûler quoiqu’il en soit. Du moins est-ce qui se passait dans sa tête. En est-il de même pour celle qui partagea sa vie l’espace d’un moment ? Pourquoi faut-il que Carrie transgresse encore et encore les principes moraux ? Pourquoi faut-il qu’elle sème à chaque fois la mort sur son passage ? « Pour mon pays » ne cesse t-elle de se répéter. « Pour la Mère Patrie ». […] « Les coordonnées que nous a transmis le Pakistan étaient erronées… » fait savoir David Wellington à un Saul tout sauf étonné. « Désormais, Hayes s’est décidé à lancer une offensive militaire ». « Fais en sorte de m’obtenir un entretien avec lui et lui-seul ». « Pour quelle raison ? ». « La Russie s’apprête à intervenir ».
Anna Pomerantseva. Tel était le nom de l’une de des deux femmes les plus braves que n’ait jamais connu Saul. Espionnant au coeur de la Russie pendant plus de 30 ans afin de venger ses précieux élèves. Quelle cruelle ironie que celle que Saul admirait autant qu’Anna fut à l’origine de son meurtre. « Pour la Mère Patrie ». Ainsi fut évitée une énième guerre sans but. Ainsi Carrie trahit-elle les États-Unis afin de trouver refuge à Moscou. Deux ans plus tard, nous apprenons que l’héritage d’Anna a été transmis à son assassin. Voilà qui est Carrie Mathison. Voilà pourquoi Saul Berenson continuera de l’aimer d’un amour inconditionnel. Au final, si on omet une S03 perfectible, Homeland a effectué un sans-faute. Instillant de la tension, de la noirceur et de l’humain au gré de huit saisons particulièrement folles. Avons-nous eu un Happy Ending ? Bien sûr que non. Mais, au gré de ces huit années de douleur, de minuscules flots de lumière ont débouché sur un espoir de mieux vivre ensemble. L’une des séries qui m’auront le plus impacté au cours de ma vie et, chose rare, du début à la fin. Merci, Homeland. Merci, Claire Danes, Mandy Patinkin, Damien Lewis, Rupert Friend et le reste de la fine équipe. Ce fut une sacrée épopée.