Difficile de trouver les mots. Il y a quelques jours, nous apprenions la mort de l’hippopotame Gustavito dans le Zoo National du Salvador. La direction avait alors déclaré que le pauvre animal avait été battu à mort à coups de barres en acier et autres coups de poinçon. Au terme d’une longue agonie de cinq jours. Ses blessures l’aurait empêché de se nourrir et l’état de Gustavito n’aurait été découvert que sur le tard parce que celui-ci refusait de quitter son bassin. Malgré « tous les efforts » des vétérinaires et du personnel, le décès fut prononcé dimanche dernier. S’ensuivit une immense vague de tristesse et de colère à travers tout le pays. Le président Salvador Sánchez loua même les efforts du zoo pour s’être battu jusqu’au bout pour sauver l’hippopotame. Près d’une semaine plus tard, les premières autopsies sont sans appel —> Gustavito n’a pas été poignardé et frappé par qui que ce soit.
En réalité, Gustavito est mort d’hémoragie pulmonaire. Soit des saignements des poumons résultant de mauvais traitements continus. Et j’avoue avoir eu des soupçons sur la réputation du Zoo National du Salvador lorsque j’ai appris que des manifestations avaient eu lieu le jour-même du décès. Afin de dénoncer les conditions de vie des animaux. Qui plus est, l’épaisseur de la peau d’un hippopotame est d’une dizaine de centimètres. Mais j’étais loin de me douter d’un tel mensonge. Apparemment, le directeur du zoo a fait enterrer Gustavito dès sa mort en prétextant que ainsi, les visiteurs se souviendraient de « La manière qu’il avait de se nourrir et de nager dans son bassin ». Heureusement, l’autopsie, menée dans le cadre de l’enquête judiciaire pour homicide volontaire, a tout de même pu avoir lieu. En espérant que les responsables payent pour avoir tenté de cacher cette triste vérité. De même, j’espère que le zoo fermera.
