Depuis la fin de la guerre d’Algérie (1954-62), les relations franco-algériennes n’ont jamais vraiment été au beau fixe. Pire, une partie de ces rancœurs se sont retransmises à notre génération et ont compliqué d’autant plus l’installation d’un processus, sinon de paix, d’apaisement entre les deux pays. C’est pourquoi la venue de François Hollande il y a quelques jours de ça était particulièrement attendu au tournant.
La « vérité » pour ce que la France a commis lors de sa colonisation de l’Algerie mais une volonté d’aller de l’avant et de construire une nouvelle ère franco-algérienne. Et si la plupart des députés algériens présents au parlement ont approuvé ce message dit lucide et claire sur la réalité des faits, il n’en va pas vraiment de même pour la population algérienne qui déplore des propos pas assez claires quant à la nature de « crime » de ce qui s’était passé durant cette période.
Surtout, il n’y a pas eu d’excuses ou de repentance de la part de la France et c’est ce qui ne passe pas auprès de certains civils. Pourquoi ? Peut-être parce que, selon certains députés français, l’Algérie n’aurait pas faite de demande officielle d’excuses. Ou bien peut-être parce la France interprétait d’éventuelles excuses comme une sorte d’aveu devant mener à des indemnisations morales et physiques. N’oublions pas non plus que le régime actuel algérien est largement dominé par les militaires : ce que F. Hollande n’a par ailleurs par souligné alors qu’il aurait dû le dénoncer.
Surtout, un nombre important de français sont d’accord avec cette vision des choses (35% selon un sondage CSA-BFMTV) tandis que seulement 13% jugent que des excuses doivent être présentées. Là où ça devient intéressant, c’est que 26% se prononcent eux-aussi pour des excuses mais sous la condition que l’Algérie en fasse de même : celle-ci ayant aussi une part de responsabilité dans les crimes menés à l’époque. Restons ceci-dit positif : François Hollande reste mieux perçu que son prédécesseur Nicolas Sarkozy (mais moins que Jacques Chirac) et, si les choses continuent dans ce sens, peut-être arrivera t-on un jour à une paix durable entre les deux pays.
