Depuis plusieurs jours, la gronde populaire monte dans les rues d’Istanbul. La faute à un chantier urbain majeur qui vise à remodeler le centre urbain à grand renfort de bulldozers et compagnie. Objectif : commercialiser la place en y installant un vaste centre peuplé de magasins et autres échoppes faites pour attirer le chaland. Sauf que le problème, c’est que le chaland, il est pas du tout partant pour ce projet : d’autant plus quand ça implique la destruction de nombreux espaces verts et d’un parc apprécié des citoyens.
Et alors que les manifestations se multipliaient, la réaction du gouvernement a été à la fois méprisante en termes d’écoute des revendications et totalement disproportionnée en termes de riposte policière. On déplore ainsi deux morts et plus de 200 blessés depuis que la contestation a commencé il y a de ça 5 jours. Simple exemple : plusieurs tir de balles en caoutchouc visaient la tête et non une autre partie du corps. Ce qui peut s’avérer très dangereux.
La réaction du peuple, à base de lancers de cailloux et de destructions des bureaux du parti, était certes violente mais découlait de la fermeture totale du gouvernement à la gronde du peuple. Même au sein du parti officiel, plusieurs voies commencent à s’élever contre ce projet qui semble davantage s’imposer qu’autre chose. Cerise sur le gâteau, les médias ne relaient pas les protestations et semblent être de mèche avec le gouvernement.
Pourquoi un tel black-out ? Peut-être parce que derrière ce centre commercial s’érigent de nombreux lobbies financiers ayant la main lourde. Conséquence : de plus en plus de turques retirent l’intégralité de leur argent sur leurs comptes et les ferment. Car oui, ces banques sont détenues par les mêmes gros groupes qui possèdent les médias. Gageons que les dégringolades des cours de l’action (plus de 10%) feront un peu plus réfléchir le parti de l’AKP et son dirigeant Recip Tayyep Erdogan.
