Avec le projet de l’assemblée constituante égyptienne visant à amender un décret qui établirait la suprématie du président égyptien « jusqu’à l’élection d’un nouveau parlement », la gronde d’une partie de la population se fait de plus en plus entendre. Car en effet, plusieurs articles de la constitution demeurent bien trop flous quant à l’assurance d’une laïcité incontestable peu importe les croyances et/ou non-croyances.
D’autant plus que Mohamed Morsi étant proche des instances islamistes (les Frères Musulmans), ses opposant craignent de voir s’immiscer progressivement un établissement de la Charia. Ce qui serait assimilé comme un revers et un retour en arrière au niveau d’acquis fondamentaux tels que la liberté d’expression depuis le printemps arabe. Et ce n’est pas l’adoption du décret dans l’urgence et sans même demander l’avis des membres de son cabinet ou de son ministre de la justice, Ahmed Mekky, qui va arranger les choses.
Après ce qu’il faut comprendre c’est que l’ancien président déchu, était soutenu par les États Unis et interdisait aux Frères musulmans toute manifestation dans les sphères publiques et politique. Nombre d’égyptiens ont donc une perception assez négative de l’Occident : ce qui n’implique pas pour autant un rejet total du modèle démocratique mais il est vrai que le parti des Frères musulmans, le PLJ (Parti de la liberté et de la justice), est dorénavant la plus grande force politique du pays et dispose d’une forte assise populaire (cf vidéo c-dessus). Or l’islamisme ne convient évidemment pas à tout le monde : de même que le et qui sont cités comme « grandes religions » sur lesquels la liberté d’expression est censée s’articuler.
Oui en gros y aurait pas de liberté d’expression… Heureusement que ça gueule : il serait temps que tout un chacun puisse croire et vivre comme il l’entend sans avoir à se justifier de dogmes qui ne concernent que ceux qui veulent bien les entendre. En attendant, malheureusement, Mohammed Morsi a ratifié le décret et prévoit dorénavant de le soumettre à un référendum : espérons donc un revers pour celui qui se fait déjà surnommer le « Nouveau Pharaon »…