Nous vous en parlions il y a quelques jours de cela : la clameur a gagné et le décret censé donner les pleins-pouvoirs au président ne sera finalement pas adopté. Mais personne n’est à l’abri d’une nouvelle tentative d’ici quelques temps car, comme dans toute démocratie en devenir, la tentation de revenir à un régime autocratique est multiple et insidieuse.
D’autant plus que le projet de constitution lui reste en vigueur et sera toujours soumis à référendum : si le non l’emporte une nouvelle assemblée constituante sera élue. D’importants moyens militaires ont par ailleurs été déployés autour des urnes afin d’éviter les débordements qui devraient sans aucun doute arriver. Car la laïcité reste en danger malgré tout et, la question que devra se poser le peuple sera : ai-je envie de continuer à vivre dans un état autocratique ou est-ce qu’au contraire je souhaite faire avancer la transition vers un système démocratique ?
Après faudra faire gaffe à la fraude malheureusement : il faut s’attendre à tout de la part d’un gouvernement qui cherche à établir des lois le mettant au dessus de toute justice. Mais ce que je trouve assez singulier c’est qu’il semble vraiment y avoir deux visions du peuple qui s’opposent entre d’un coté les sphères laïques, libérales et socialement plutôt de gauche et de l’autre les milieux islamistes radicaux poussant vers une application de la charria…et par extension une très forte restriction des libertés individuelles.
Quoiqu’il en soit, l’Union Européenne et les États-Unis ont exprimés leur inquiétude vis-vis de l’actuelle situation politique en Égypte. Entre autres, ils « ne veulent pas voir se répéter les erreurs de l’ère Moubarak » dixit la porte-parole du département d’État US Victoria Nuland. Et pour cause : si le dictateur Hosni Moubarak a été renversé du pouvoir, ce n’était pas vraiment pour en établir un autre.