L’élection ce mercredi de la première femme présidente depuis la création de la Corée du Sud (1948) et avec 75% de participation devrait marquer le pas d’une politique plus attentiste et conservatrice. Et cela notamment envers sa voisine la Corée du Nord avec laquelle Roh Moo-hyun avait été trop clément et Lee Myung-bak, au contraire, trop belligérant.
Park Geun-hye va donc devoir s’affairer à un travail d’équilibriste entre ces deux politiques afin d’optimiser au mieux les relations internationales avec le régime de Pyongyang. Celle-ci l’a d’ailleurs déjà annoncé : Elle fera « preuve de la plus grande fermeté » face au programme d’armement et tests nucléaires de la Corée du Nord mais ouvrira aussi un dialogue avec Kim Jong Eun « si cela peut contribuer à l’avancement des relations Nord-Sud ».
Autre défi d’envergure à relever pour la nouvelle présidente : l’écart sidérant entre les privilèges accordés aux hommes par rapport à ceux concédés aux femmes. Ainsi, les femmes sans enfants gagnent, à compétences égales, 13% de moins que leurs congénères mâles…et 45% de moins si elles ont des enfants ! Pourquoi ? La raison est simple : culturellement, les femmes sont vues comme des « incubatrices » et sont censées abandonner leur travail une fois qu’elles ont donné naissance à leur premier enfant. D’ailleurs, Park Geun-hye n’en a pas.
De parfaites femmes au foyer en somme. D’autant plus dommage que mis à part cela, la Corée du Sud fait partie des miracles économiques du siècle dernier avec, depuis les années 60, une profonde mutation économique et sociale qui la fit passer en quelques décennies de puissance agricole à l’un des pays les mieux éduqués et technologiquement avancés au monde. Inutile de dire que le fossé des genres, similaire à celui des pays sub-sahariens, fait quelque peu tâche.