Le dernier bilan fait état d’au moins trois morts et 17 blessés. Il est dimanche matin lorsque deux fillettes âgées de 7 à 8 ans se dirigent vers le marché de Maiduguri au Nigeria. Seules et silencieuses, leur présence interpelle. Certains habitants qui leur demandent d’où elles viennent et si elles ont perdu leurs parents. Aucune réponse ne viendra jamais de leur part. La première fille, impassible, se dirige vers des stands de volailles et active sa ceinture d’explosifs. Et alors que des vendeurs du marché viennent en aide aux premiers blessés, la deuxième fillette se fait à son tour exploser. On apprendra plus tard que ces deux enfants ont été instrumentalisées en vue de servir cette cause ignoble, meurtrière et profondément amorale qu’est celle de l’organisation terroriste Boko Haram.
Des âmes mortes ayant souvent recours aux femmes et aux enfants afin de commettre plusieurs attentats à des points dits stratégiques. Vendredi dernier, deux femmes ont activé leurs ceintures d’explosifs dans un marché de Madagali. Au moins 45 morts et 33 blessés sont à dénombrer. Procédant régulièrement à des kidnappings de filles et de femmes, celles-ci sont ensuite exploitées en tant qu’esclaves sexuels ou en tant que bombes humaines. Les garçons et les adolescents sont quant à eux enrôlés de force dans les rangs des jihadistes. S’ils décident de désobéir, on les exécute. L’âge varie de 5 à 18 ans ou plus. Depuis 2009, Boko Haram est responsable de la mort de plus de 20.000 civils. Sans compter les exodes massives (2,6 millions) causées par leurs exactions meurtrières. Là-bas, c’est l’enfer. Un enfer dont ne parviennent pas à s’extirper les Nigérians et qui risque de durer encore très longtemps. Mes pensées aux victimes, à leurs familles et à leurs proches.
