Depuis que Haida a démissionné de son poste, une certaine torpeur s’est invitée dans la danse. Haida cherche bien du travail en parallèle… Mais pas tant que ça non plus. Surtout, l’ancien employé découvre les joies du chômage ! En se réveillant à l’heure qu’il souhaite et, surtout, en jouant à un jeu gacha particulièrement addictif. « Une petite session ? » lui propose son partenaire de jeu sur LINE. « Hm… Je dois chercher du taf ». « Allezzzz ! J’ai besoin de toi pour compléter la quête ! Et il y aura un item super rare ! La Master Sword ! ». Comment résister dans de telles conditions ? « Let’s goooo !!! ». À cet instant, Haida avait sans aucun doute possible sacrifié la recherche d’une stabilité financière pour un bonheur immédiat des plus reposant. […] « Voilà pourquoi je vais devoir le secouer un peu » réalise Retsuko après avoir discuté avec ses deux amies, Gori et Ms. Washimi. « Quitte à donner de la voix ».
J’ai plutôt apprécié cette saison ! Surtout la première partie axée sur la perdition de Haida face au dilemme entre la recherche d’un nouveau job et l’oisiveté d’un quotidien libre de toutes exigences. L’introduction du personnage de Shikabane, moufette ayant décidé de renoncer à toute stabilité financière (au point de dormir dans un net café), est la bienvenue. Non-seulement Shikabane est touchante mais, à travers elle, on ressent cette volonté d’échapper à un monde du travail vicié et, disons-le, déprimant au possible.
C’est déjà le cas en France mais imaginez ce que travailler signifie au Japon. 8 à 10 heures par jour, pas de week-end au sens où on l’entend ici, 10 à 20 jours de congés par an (sachant que certains ne les prennent pas)… Pas étonnant qu’une partie des Japonais(e)s décident de se renfermer sur eux-même ou, à minima, adoptent un mode de vie nomade et solitaire comme le fait Shikabane. La stabilité financière est inexistante et le bonheur qu’apporte la liberté est contrebalancé par la précarité quotidienne, la pression sociale et le jugement permanent. Et pourtant…
L’un des meilleurs atouts d’Aggretsuko est cette proximité que l’anime arrive à installer entre ses différents protagonistes et nous. Qu’il s’agisse du monde du travail, des relations amoureuses, des non-dits familiaux ou de tout ce qui ne tourne pas rond dans nos sociétés. La deuxième partie, axée sur l’émergence d’un rêve de liberté que pourrait entretenir Retsuko dans la politique et l’admiration de ses fans, est amenée de manière précipitée. Heureusement, la famille de Haida, son frère ambivalent et cette ferveur qui nous transporte à l’ultime épisode sauvent les meubles.
Si seulement il ne s’agissait pas (à priori) de l’ultime saison ! Impossible de ne pas écarquiller les yeux lorsqu’on réalise que cet épisode 10 est le dernier. Tout est allé si vite ! Comme la vie, ahah. Mais tout de même. Aggretsuko est l’une de ces oeuvres dans lesquelles on se reconnait facilement. Qui plus est, Retsuko est à la fois adorable et surpuissante. Comme j’aurais aimé passer plus de temps avec elle, son mari (huhu), ses ami(e)s, sa famille et ses collègues ! Triste, je suis. Espérons au moins que cette stabilité acquise par Retsuko-kun s’accompagne d’un brin de bonheur. Vu la qualité de son entourage, je mise sur un grand « oui » !
