Après l’affaire Findus, l’autorisation par la Commission européenne de réhabiliter les farines animales 17 ans après le le scandale de la vache folle fait clairement tâche. Rappelons qu’en 1996, la contamination des vaches pouvant amener à une dégénérescence des neurones chez l’être humain avait clairement été imputé à l’utilisation de farines animales.
Il est donc normal que l’opinion publique s’emballe après une telle nouvelle même si la Commission assure avoir pris toutes les précautions pour en encadrer l’usage. D’abord, les animaux concernés seront des poissons d’élevage (et non des bovins) auxquels on fournira des farines de restes de porc et de volaille : il n’y aura donc pas de cannibalisme entre mêmes espèces (facteur qui favorisait grandement la transmission de la maladie).
Qui plus est, les poissons ont des propriétés détoxifiantes autrement plus efficaces que celles des bovins et c’est justement à cause de la faible détoxification dans les intestins des vaches (notamment des très jeunes) que l’accumulation de prion, principal agent de la maladie, avait pu s’installer. Enfin, les conditions de fabrication de la farine seront soumises à une élimination systématique de tout animal à risque et les cuissons devront être effectuées de manière exemplaire.
Seulement voilà, le horsegate nous a bien montré que des entreprises peuvent nous faire manger du cheval pendant des mois sans être inquiétés le moins du monde par les contrôles de la Commission européenne. Est-il donc étonnant de voir certains français envisager sérieusement d’être végétarien ? Sans parler des conditions d’élevage des animaux qui sont parfois inhumaines : l’écrivain Jonathan Safran Foer mettait récemment en lumière certaines pratiques d’entreprises visant à engraisser les animaux de telle manière que ceux-ci ne pouvaient plus marcher car incapables de supporter leurs poids. Ça laisse à réfléchir.