« En première année ? Non, pas le temps ! »
Fraichement débarqué de la filière S, Benjamin Sitbon, fils de médecin, se lance dans sa première année de médecine. Antoine Verdier, lui, en est à sa troisième. Il est ce qu’on appelle un « triplant ». S’il échoue à nouveau, ce sera fini ! « J’aurais pu aller dans une autre filière ! Genre dentiste, tu vois ! Mais moi, c’est la médecine ou rien ! ». Et Antoine est loin d’être le seul dans ce cas. Ici, tout le monde veut intégrer la médecine ! Mais le concours est ultra-sélectif. Avec seulement 15% des candidats admis en 2ème année. Voilà pourquoi il faut tout faire pour réussir ! Concentration maximale lors des cours en journée. Les pauses en bibliothèques. Les nuits passées à potasser encore et encore. Et encore ! Or, dans un tel contexte de concurrence acharnée, y a t-il une place pour l’amitié ? « Pas trop, non ! Ce qui compte, c’est d’être dans ces ****** de 15% ! ». Pourtant, Antoine et Benjamin s’entendent plutôt bien. « Tant qu’il ne me dépasse pas… ».
Voilà le genre de film français que j’apprécie ! Des dialogues qui sonnent vrai (et non théâtraux). Un jeu d’acteur naturel (bravo à Vincent Lacoste et William Lebghil). Un rythme cadencé, un humour à point et une histoire qui sort des sentiers battus ! Ici, Première Année enchaine les bons points en s’intéressant à un concours qui, non content de créer énormément de stress et de compétition inter-élèves, s’avère inefficace ! La preuve —> Nous faisons aujourd’hui face à une pénurie de médecins à travers toute la France ! Et ne parlons pas des campagnes a.k.a. les fameux déserts médicaux. Pourtant, il a été maintes et maintes fois prouvé que le meilleur des étudiants de médecine ne faisait pas le meilleur des médecins. Et vice-versa ! Heureusement que tout ça changera dès l’année prochaine. Avec la suppression du Numerus Clausus (le mode de sélection qui n’admet que 15% des étudiants) et des concours au profit de partiels classiques.
Nous ne dirons pas que Première Année a participé à ce bouleversement des consciences (il arrive un poil trop tard) mais disons qu’il valide ce mouvement ! Ça ne pouvait décemment plus durer.. Dire qu’il aura fallu 45 ans pour que la France réalise à quel point elle faisait fausse route ! Enfin —> La seule chose que j’aurais à reproché à Première Année est sa fin trop conventionnelle et poussive. Il n’y avait pas besoin d’invoquer une telle facilité scénaristique pour arriver au résultat souhaité ! Même si je comprends la démarche et cette nécessité de dire « Hey ! La médecine, n’est peut-être pas faite tout le monde ! ». Socialement, c’est bien vu. Mais, individuellement, est-ce fait pour vous ? Ou ne participez-vous au mouvement qu’afin de vous dire « Hey ! J’ai réussi ma vie, je suis médecin ! Bon, par contre, ça n’a jamais été mon rêve… ». À voir si vous vous intéressez, ne serait-ce que vaguement, à l’enfer de la compétition !