À force d’en appeler au sang et au soulèvement du peuple, les représentants du mouvement anti-gay ont fortement contribué à sa radicalisation et son appropriation par des groupes d’extrême droite/homophobes. Résultat : Frigide Barjot elle-même hésite à manifester ce dimanche du fait de menaces proférées à son encontre. Elle aurait en effet reçu un mouchoir de sang accompagné de lettres la commandant de se taire.
Ce qui lui est reproché ? Militer pour un contrat d’union civil qui légitimerait le mariage gay sans pour autant autoriser l’adoption. Une position inacceptable pour nombre de manifestants anti-mariage gay. Peu à peu, la leader de la Manif pour tous semble donc prendre conscience du monstre qu’elle a crée.
« Je ne suis plus vraiment à la tête du mouvement, cela ne vous aura pas échappé » admet ainsi Barjot. « C’est moi qui cristallise les tensions[…]Aujourd’hui, je n’ai pas de garantie de ne pas être empêchée de parler, donc je ne veux pas semer le trouble ». Accompagnée depuis les menaces par deux gardes du corps, celle-ci a tenu à remercier Manuel Valls de cette initiative.
Ce dernier a d’ailleurs une préoccupation très claire : interdire cette mouvance dite du « Printemps français » et qui cristalliserait les pire relents d’homophobie en en faisant notamment appel à la violence contre le gouvernement en place. Même l’UMP commence à reculer sur le sujet : d’abord Nathalie Kosciusko-Morizet, qui brigue la mairie de Paris, et maintenant Alain Juppé qui ont tout deux appelé à ne pas manifester ce dimanche.