Sachant que le petit pèse 900 grammes et a été victime d’une hémorragie cérébrale quelques instants après sa naissance. Autrement dit, Titouan devra probablement en garder des séquelles toute sa vie : un handicap que refuse d’accepter ses deux parents en demandant, dès que possible, l’arrêt des soins qu’ils assimilent à de l’acharnement thérapeutique. Dans l’embarras, les médecins ont décidé de s’en remettre à un comité d’éthique de l’Assistance publique.
Vaut-il mieux tout faire pour que ce bébé vive quitte à ce qu’il subisse un lourd handicap pour le restant de ses jours ? Ou bien faut-il arrêter les soins et le laisser partir ? Une question que les parents de Titouan ont tranché : « Non, nous ne voulons pas une vie de handicap pour notre fils. Nous ne voulons pas qu’il souffre. Nous ne voulons pas souffrir ». Un débat très sensible en Europe puisqu’il concerne ni plus ni moins que l’euthanasie d’un enfant du fait de son handicap.
Et autant ce choix peut être « facile » à prendre avant la naissance du bébé, autant il peut s’avérer un véritable casse-coeur après l’évènement. Vivre avec de graves séquelles (intelligence, respiration, motricité), devoir élever son enfant en état de cause : une vie bien souvent difficile et qui crée invariablement une scission entre le quotidien d’avant et celui d’après. À voir ce que le CHU de Poitiers décidera et si, au bout du compte, cela permettra d’ouvrir le débat sur l’acharnement thérapeutique.