« Et elles attendent leur heure »
Adelaïde Wilson, son mari, Gabe, et leurs deux enfants, Zora et Jason, devaient passer de merveilleuses vacances dans sa maison d’enfance en bord de lac. Malheureusement, le retour au bercail fait ressurgir un profond traumatisme chez Adelaïde. « Lorsque j’étais petite… » raconte t-elle à Gabe. « Je me suis perdue à la fête foraine et j’ai fini par errer dans un labyrinthe à miroirs. C’est à cet instant que je suis tombé sur elle. Une fille de mon âge et de la même taille qui me ressemblait trait pour trait ». Une expérience d’autant plus effrayante que Adelaïde avait parfaitement senti la malfaisance qui émanait de cet être. « Je me suis enfui le plus vite possible puis j’ai fini par rejoindre mes parents ». Après cela, il a fallu des mois avant que la jeune fille ne reprenne la parole. « Revenir là où tout a commencé… » poursuit-elle. « Je ne suis pas certaine que cela soit une bonne idée ». Pourquoi ? Parce que Adelaïde sait que cette fille qu’a aperçu ce jour-là n’était pas issue du fruit de son imagination. « Elle était réelle. La Danse Des Ombres était réelle ».
Je crois que tout le monde sera d’accord pour dire que Get Out, du même réalisateur (Jordan Peele), est beaucoup plus marquant que Us. Cela grâce à un concept original et angoissant exécuté d’une main de maître. Ici, le principe des doubles démoniaques est lui-aussi originale et prompt à susciter des frissons. Hélas, l’exécution et l’écriture laissent à revoir. Notamment dans la mise en scène de cette Danse Des Ombres qui, malgré de beaux efforts du cast en termes scéniques, erre dans un entre-deux permanent. En outre, les blagues un peu trop nombreuses cassent parfois l’ambiance lourde provoquée par la venue de cette « deuxième famille ». De même pour certains comiques de situation et autres prévisibilités qui nous font sortir de l’intrigue malgré un sujet principal angoissant.
Ce qui sauve Us, c’est avant tout la dramaturgie palpable émanant de la Danse Des Ombres. Impossible de ne pas être mal à l’aise face à ces copies carbones torturées et malades. Au point de dépasser facilement la ligne rouge si cela leur permet de se raccorder au monde des vivants. Ha, si seulement l’explication de tout ce bazar n’avait pas été aussi wtfL Clairement, c’est le point qui m’a fait décrocher en partie tant les raisons paraissent peu crédibles. Au milieu de tout ça, on notera la sublime prestation de Lupita Nyong’o qui, à travers sa double performance, sublime les deux personnages principaux. Tant et si bien que l’enfumage abracadabrantesque du cliff final parvient à ne pas être totalement gâché. C’est fou à quel point une seule personne est capable de modifier le rendu final d’une oeuvre… À voir si vous aimez les films à suspens ! Ne vous attendez simplement à une claque similaire à celle de Get Out.