Sorties : Philippe Parreno au Palais de Tokyo

Se faisant un plaisir de jouer sur la connexion entre des médias aussi variés que la vidéo, l’image, la musique, ou encore le texte, Philippe Parreno fait partie de ces artistes considérant une exposition comme un tout et non une succession d’oeuvres distinctes. Ce qui peut se révéler à la fois splendide et agaçant. Par exemple, le travail de l’homme sur tous ces pianos jouant tour à tour la partition de Petrushka de Stravinski.

Composition en trois actes, les différentes séquences musicales servent de fil rouge à toute l’exposition et, selon qu’elles commencent ou s’arrêtent, permettent de savoir quand aller voir telle ou telle pièce. Même constat pour les 56 spots de lumière parsemant l’expo et cliquetant selon le tempo de chacun des 56 mouvements de la pièce. Impressionnant. Cependant, ce tour de maitre se transforme aussi en défaut : la présence constante des pianos empêchant la lecture complète de certaines oeuvres.

Notamment celles n’ayant pas de médias vidéo/musique et qui perdent, pour le coup, en immersion. Frustrant. D’autant plus que les oeuvres présentes s’avèrent tout aussi réussies les unes que les autres. Par exemple : ce rideau LED de 30 mètres diffusant des vidéos tantôt glauques, tantôt fascinantes, et changeant de point de vue selon qu’on s’en situe près ou loin. Autre exemple : la présence d’Annlee, personnage de manga dont Philippe Parreno et Pierre Huyghe ont racheté les droits, et qui change d’enveloppe selon l’artiste. Annlee étant désormais libre d’être réinterprétée par n’importe qui.

 

À vrai dire, presque chaque pièce est une surprise d’ingéniosité : qui aurait imaginé se retrouver dans un espace aux  murs blanc qui, dans le noir, laissent apparaitre une variété de tableaux phosphorescents ? D’ailleurs, en parlant de noirceur, le court-métrage C.H.Z vaut le coup d’oeil tant son jardin végétal revêt une ambiance à la fois pesante et onirique. Que ça soit la qualité de l’image ou l’environnement sonore, l’immersion est garantie. À voir impérativement pour peu que vous acceptiez de jouer avec les règles, parfois pas évidentes, de l’artiste.

Ann Lee

Note YZ : 6/10

Infos pratiques

Adresse : 13 Avenue du Président Wilson, 75116 Paris

Station de métro la plus proche : Ilma (Ligne 9)

Fondateur de YZGeneration, YummyZ, Ikke et Bang. Alter ego de Fafa Le Geek.

Voir tous les articles de Faël Isthar.
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