« Bienvenue à la maison, Eren » accueille une jeune Mikasa. « Pourquoi… » s’interroge l’enfant visiblement déboussolé. « Qu’est-ce que tu fais ici ? ». « Tu dormais si profondément que ça ? » réplique son amie. « C’est juste que… J’ai l’impression d’avoir fait un très long rêve ». Mais impossible de se souvenir du moindre détail. « Pourquoi tu pleures ? ». « Huh ? ». […] « Écoute-moi bien, Halil… » fait savoir le grand frère. « Seuls toi et moi avons connaissance de ce sac ! Petit à petit, nous mettrons de coté et nous finirons par vivre dans un lieu où nous serons libres de faire ce qu’on veut ! ». « Mais, Ramzi… » s’inquiète Hali. « Si tu continues à voler, ils te couperont également la main gauche… Ne rends pas grand-père plus triste qu’il ne l’est déjà ! ». « Pourtant… » insiste Ramzi. « Il faut bien que quelqu’un le fasse ! ». Il n’y a pas d’autre choix que d’avancer. C’est à cet instant que les premiers pas de gens affolés les alertèrent. Puis le tremblement. « Avant le Grand Terrassement ».
La gestion de cette « saison finale » aura indéniablement été chaotique. Plutôt que d’annoncer 30 épisodes, dont les deux derniers s’assimilent à des films, Mappa a préféré scinder la S04 en trois parties elle-même subdivisées. Un calvaire pour les fans. Et une attente insurmontable pour les anime only. Quoiqu’il en soit, cet avant-dernier épisode fut magistral. Terrifiant et fascinant. Mappa a beau avoir peiné à maintenir la qualité de Wiz Studio au cours des trois précédentes saisons, force est de constater que le Grand Terrassement a fait l’objet d’une animation spectaculaire. À la hauteur du drame qui se déverse sans compromis visuel sous nos yeux.
Et au milieu de ce génocide, l’émergence de l’innocence et de l’amour là où on ne l’attend pas forcément. Entre des monstres qui ont conscience de leur nature et qui, pourtant, s’efforcent d’avancer vers ce qu’ils pensent « juste » et « droit ». À cet égard, la dernière mission de Hange en tant que 14e Major de la Brigade D’Exploration aura été poignante. Et Mappa a rendu un hommage à la hauteur de sa folie légendaire.
Autrement, j’ai apprécié cette lucidité eu égard à l’impossibilité de se pardonner lorsqu’on s’engage dans une quête éternelle de rédemption. Ce qui a été commis le restera. Et sauver le reste de l’humanité n’effacera pas les crimes du passé. Enfin, la folie meurtrière de Eren se nuance par cette volonté de ne pas entraver les libertés de sa famille de coeur. Quitte à ce que celle-ci se retourne contre lui. Plus qu’un épisode avant la fin du Grand Terrassement. Plus qu’un épisode avant la fin d’une des oeuvres les plus complètes de l’humanité.
