Depuis leur naissance, Becca et son petit frère Tyler n’ont jamais vu leurs grands-parents. La faute à une relation compliquée avec leur mère qui, alors qu’elle n’avait que 19 ans, a quitté le foyer familial en fuguant avec celui qui allait devenir leur père. Seulement voilà, ce même paternel les a ensuite quitté alors qu’ils n’étaient pas plus haut que trois pommes. « Et c’est pourquoi il faut laisser Maman avoir du temps libre avec son nouveau copain, tu comprends,Tyler ? Cette croisière va leur faire un bien fou et nous, on va pouvoir faire un superbe documentaire sur notre première rencontre avec Papy et Mamie ! ». Si seulement ils avaient su…
Ayant eu écho du bouche-à-oreille favorable autour de « The Visit », je me suis dit que j’allais laisser une nouvelle chance à ce « génie maudit » qu’est M. Night Shyamalan. Et autant vous dire que ce n’était pas gagné tant ses derniers films (Le Dernier Maitre de l’Air, After Earth) font office de véritable purges. Or, surprise, il s’avère que l’alliance équilibrée entre humour et horreur fait de ce « The Visit »…un bon film d’épouvante. Croyez-moi, pour que je dise ça d’un Shyamalan, c’est que c’est VRAIMENT le cas.
Pour autant, la réalisation n’innove pas pour deux sous : oscillant entre la caméra embarquée (parfois forcée) et la prise de vue classique. Ce qui ne nous empêche pas d’entrer rapidement dans la peau de ces deux gosses qui, au fil de leur semaine chez Papy/Mamie, réalisent que « quelque chose » ne tourne pas rond. Qu’il s’agisse de Mamie courant à quatre pattes le soir dans la maison ou Papy s’insérant un fusil dans la bouche sans raison.
Entre ça, les crises de paniques et les moments WTF/Creepy que je me garderais bien de décrire ici, autant vous dire que ces deux vieux ne mettent PAS DU TOUT à l’aise. Bien au contraire, on a l’impression qu’ils sont tellement proches de la mort que celle-ci a finit par les transformer en démons. Autre point appréciable : le fait que Shyamalan ne mette pas le focus sur les « effets de surprise » et s’attarde plutôt sur l’ambiance délétère et morbide habitant ce curieux couple. Non sans désamorcer parfois la tension grâce aux facéties de Tyler : histoire de montrer que nous ne sommes pas là pour « trop » nous prendre au sérieux :3 Well done M. Shyamalan, well done.
