Prey : La Proie & Le Chasseur

Les Grandes Plaines Amérindiennes, 1719 : « Il y a fort longtemps… » raconte Naru. « Un monstre foula notre terre ». […] Décidément, Naru excelle au lancer de hache ! Si seulement les siens pouvaient accepter qu’elle devienne une chasseuse en passant l’épreuve du kühtaamia. Qu’importe, pour l’heure, Sarii, sa chienne, a repéré une proie. […] « Un cariacou… » réalise Naru. « Saari, on va procéder comme ça ». […] Raté. Malheureusement pour leurs estomacs. Et quel est cet instrument métallique s’étant refermé sur la queue de Saari ? Sans doute un mauvais présage. « Rentrons ». […] « Taabe… » raconte Naru à son grand frère. « Ce matin, dans le ciel, j’ai aperçu l’oiseau-tonnerre ! ». « … ». « Je suis prête ! Enfin prête pour ma kühtaamia ». Soit l’épreuve de chasse. « As-tu vraiment saisi que tu devrais chasser une créature qui, d’ordinaire, te chasse ? ». « Parles-en à père, Taabe ».

Proie

Cela faisait plusieurs jours que j’entendais parler de Prey sur les réseaux ! Ce qui n’est pas forcément une bonne chose en soi. La hype autour d’une oeuvre peut parfois ne pas entrer en résonance avec l’affect. Ici, dans le cas de Prey, je pense que l’on peut au moins s’accorder sur le fait que la photographie est grandiose. Qu’il s’agisse des paysages à couper le souffle ou de la lumière saisissante lorsque la nuit tombe. Le fait, par exemple, d’attirer l’attention sur les torches tenues par les différents protagonistes renforce la tension inhérente au Prédateur.

Proie

Et quelle bande originale ! Tam-tams et contrebasses se chargeant d’instaurer une ambiance pesante et caractéristique du caractère impérieux de Mère Nature. À ses yeux, et pour peu que l’on manque singulièrement de chance, nous ne sommes qu’une proie parmi d’autres.

Le character building de Naru se veut quant à lui soigné (et quelle interprétation de Amber Midthunder !) . Avec une envie incessante de faire ses preuves en tant que chasseuse. D’autant plus vivace que son frère, Taabe, est un modèle de survie. Jalousie, admiration, rage, impuissance, fraternité. Son instinct d’un prédateur plus dangereux que le plus colossal des ours aura frappé juste. Quelle séquence de folie avec l’animal au passage !

Et quel effroyable rituel que celui d’éviscérer ses proies (notez le parallèle avec l’espèce humaine). N’étant pas très familier du lore Predator, j’ai été impressionné par ces coutumes d’un nouveau genre. J’ai également apprécié le coté « amateur » du Predator qui, à plusieurs reprises, essuie l’assaut de ses proies avant d’en ressortir victorieux.

Proie

Si je devais définir ce film par un mot, ce serait « Traque ». Rarement une traque ne m’aura parue aussi intense que dans Prey (quitte à mettre un certain temps à se mettre en place). Une sorte de retour aux sources, j’imagine ? Primal et carnassier. Avec son lot de scènes appréciables lorsque le chasseur porte son attention sur des mauvaises âmes. Et ses tristes séquences lorsque la proie, au contraire, regorge de qualités admirables.

« Il ne me considère pas comme une menace et c’est ce qui me rend dangereuse ». La proie qui, à force d’observation et de courage, aura fini par transcender l’idée même de chasseur et obtenu la reconnaissance de son peuple. Sans forcer mon Predator préféré, ahah (certes, je n’en ai pas vu énormément). Pour conclure, on appréciera le fait que ce film ait été conçu dans l’idée de rendre hommage à la tribu Comanche. Américains natifs ayant, jusqu’à aujourd’hui, réussi à survivre aux assauts du colon. Au point d’être officiellement reconnue comme nation à part entière.

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Catégorisé comme Ciné

Fondateur de YZGeneration, YummyZ, Ikke et Bang. Alter ego de Fafa Le Geek.

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