Aux grands maux les grands remèdes. Bien que cette pratique extrême ne se fasse connaitre que maintenant, cela fait en réalité trois ans que le Parc de Kaziranga en Inde autorise ses gardes à tirer sur les braconniers. « Si l’un d’entre eux tente ne serait-ce qu’une approche, on lui tire dessus […] Nous avons perdu bien trop de rhinocéros par le passé ». Or, souhaitant éviter d’arriver à un scénario dramatique comme au Kenya, où il ne reste plus que 5 rhinocéros blancs pour un seul mâle, la réserve a choisi de répondre à la violence par la violence. « Désormais, les chasseurs sont devenus les chassés ! Vous savez, un rhinocéros, c’est un être de chair et d’os ! Doué de sentiments, d’empathie… Plus on est amené à les protéger, plus on apprend à les connaitre, plus on les aime […] Je les considère comme ma famille et eux nous considèrent comme leurs anges-gardiens […] Voilà pourquoi je suis prêt à tuer pour protéger ma famille » déclare sans ciller un garde.
Pour autant, la politique du Parc de Kaziranga suscite bien des controverses. « Une vie humaine équivaut-elle à une vie animale ? », « Quid du risque avéré de tuer un villageois innocent ? » « Le danger d’extinction d’une espèce animale justifie t-il le meurtre d’êtres humains ? ». Pour la direction, la réponse est évidente —> Oui ! Depuis 2015, plus de 50 braconniers ont été tués et la population de rhinocéros a parallèlement explosé. « Alors que nous n’avions qu’une dizaine de rhinocéros il y a un siècle de ça, nous en avons désormais 2400 ! ». Aujourd’hui, le Parc de Kaziranga peut se targuer d’accueillir plus du 2/3 de la population mondiale des rhinocéros à une corne. « Lorsque l’être humain se laisse envahir par la cupidité, il est trop tard pour le changer. Son empathie à l’égard des autre diminue et cela d’autant plus lorsqu’il s’agit d’animaux, Nous allons changer ça ». Par la force s’il le faut.
