À travers cette décision, la cour d’appel de Versailles confirme le statut quasi absolu de la liberté d’expression lorsqu’il est question d’art. Tant bien même celui-ci comporte des passages à charge contre les femmes…et n’est pas assumé de façon légitime par le dit-artiste (nuance d’importance). En l’état, tous les fans d’Orelsan, 33 ans, s’accordent à dire que les paroles mises en cause ne représentent en rien l’homme en soi. Même constat pour la cour qui souligne qu’Orelsan n’a jamais revendiqué « la légitimité des propos violents, provocateurs et sexistes tenus par les personnes » qu’il incarne dans ses textes. Lui-même les qualifie d’âmes errantes « perdus d’avance ».
Cela étant-dit, il est vrai que les paroles en question sont très violentes prises en dehors de leur contexte. Entre autre : « Les meufs, c’est des putes » ou « Renseigne-toi sur les pansements et les poussettes, j’peux t’faire un enfant et t’casser le nez sur un coup d’tête ». Reste que cette décision devrait faire office de jurisprudence et cela notamment en ce qui concerne le rap que la cour considère comme un « mode d’expression brutal, provocateur, vulgaire, voire violent puisqu’il se veut le reflet d’une génération désabusée et révoltée ». Plus qu’à savoir où la limite se situe. Si tant est qu’il y en est une.