L’angle psychologique que prend ce combat final est, ma foi, original. Et plutôt touchant, je dois dire. Sans atteindre l’intensité émotionnelle d’un Naruto vs Sasuke, Kohei Horikoshi explore avec brio les cordes sensibles de l’enfance à Shigaraki. Et, malheureusement pour Nana Shimura, seule entité liée à One For All à ne pas avoir encore disparu, tout remonte à son abandon de Kotaro. Sa faiblesse la plus prégnante. « Tu veux vraiment savoir ce que sont les héros ? » avait-il dit, plein de rage, à son fils. « Ce sont des personnes qui iront jusqu’à blesser irrémédiablement leur propre famille pour sauver de parfaits inconnus !!! ». Sans le vouloir, Shimura a crée deux « vilains ». Mais comment la blâmer ? Si elle ne s’était pas érigée contre All For One, le monde entier aurait menacé de s’effondrer. Pour autant, on comprend également la souffrance de Kotaro. Combien parmi-nous auraient décidé de sauvegarder leur famille plutôt que de la sacrifier pour le bien commun ?
En admettant sa « faute » et en s’excusant pour tout le mal causé à son fils et son petit-fils, Nana Shimura pourrait avoir surmonté sa faiblesse. Mais l’heure n’est pas au soulagement puisque nous nous dirigeons tout droit vers l’instant T du traumatisme de Tenko Shimura. L’évènement qui l’a fait devenir Tomura Shigaraki. Comment Deku parviendra t-il à répondre à ce traumatisme absolu ? Lui-même n’a jamais eu les clés ou les bons mots mais sa volonté reste de fer. J’imagine qu’il n’aura pas grand chose à dire si ce n’est tendre à nouveau la main vers Tenko Shimura. Et, cette fois-ci, la réponse pourrait bien être positive. Pour autant, ne vous attendez absolument pas à ce que les crimes bien réels de Shigaraki soient pardonnés. L’un des thèmes phares de Kohei est la capacité de tendre la main aux criminels tout en n’effaçant jamais la responsabilité éternelle des fautes passées. Tenez-le vous pour dit, si Shigaraki survit, il vivra le reste de sa quête de rédemption derrière les barreaux.
