Je suis le premier à être agacé du manque de surprise inhérent à l’écriture de My Hero Academia. Manque de morts importantes, victoires des héros qui se succèdent et, pour finir, sauvetage de Shigaraki Tomura imminent. Cela malgré tous les meurtres qu’il a commis, malgré sa volonté même. Et c’est peut-être ce dernier point qui rend Deku paradoxalement impressionnant. Oui, on rejoint peu ou prou le Talk no Jutsu de Naruto avec ses ennemis mais force est de constater que le coeur immaculé de Deku a toujours été ainsi. Même lorsqu’il se faisait bully par Kacchan, Izuku n’a toujours voulu que son bien. Un exemple de bonté qui s’est à nouveau illustré à la fin du premier chapitre quand Midoriya s’est élancé vers un monstre alors qu’il ne possédait aucun alter. Sans même y réfléchir, il a tout fait pour tenter de sauver Katsuki. Sans nul doute, un tel état d’esprit est plus que dangereux. À l’époque, sans l’intervention de All Might, Deku serait mort. Ici, en se refusant à tuer Shigaraki, Deku met son pays entier en danger. Si ce n’est le monde.
Oui, c’est irresponsable. Oui, une telle idéologie peut contribuer à davantage de crimes. Et, en un sens, cela rend Deku effrayant. Terrifiant, même. C’est peut-être pour cette raison que Kohei Horikoshi lui confère un aspect des plus sinistres. Alors qu’il est censé être le héros, Deku arbore un visage fanatique eu égard à son désir de sauver à tout prix ce « garçon qui pleure » qu’il a vu une fois au sein de Shigaraki. Comme quoi un coeur immaculé n’est pas forcément la meilleure réponse. La lumière ne peut prétendre à l’harmonie sans sa part d’ombres. Ici, cela signifie qu’il vaut mieux tuer Shigaraki plutôt que de prendre le risque qu’il ne provoque des centaines, des milliers voire des millions de morts. Pas sûr que l’auteur me rejoigne sur ce propos mais bon… Hâte de voir la suite quoiqu’il en soit. D’autant plus qu’on aperçoit la main de Cathleen Bates a.k.a. Star and Stripes !