Distributeur spécialisé dans la vente de jeux vidéos neufs et d’occasion, la société GAME a récemment fait l’objet d’un dépôt de bilan : menaçant alors l’ensemble de ses employés présents sur le territoire français. Or, depuis ce redressement judiciaire, plusieurs offres de reprise ont été émises de la part des cadors du secteur.
Dont principalement Micromania et Game Cash qui devrait respectivement reprendre 44 et 24 enseignes (dont 88 et 65 salariés). Le troisième larron, Iliad (maison mère de Free), ne reprendra quant à lui que seulement trois fonds de commerce…et trois salariés. Deux offres de reprise assez importantes donc et une clairement oubliable. Seulement voilà : ces trois offres de reprise, même conjuguées, ne représentent qu’une partie de l’effectif de Game : ce qui signifie qu’au moins 400 salariés seront licenciés.
Mais déjà pourquoi un dépôt de bilan ? Le phénomène est simple et bien connu : piratage + Internet. Si le premier permet naturellement de s’affranchir de toute obligation de payer son jeu, le deuxième canal permet quant à lui de profiter de remises substantiellement inférieures à ce que peut offrir un distributeur classique (même en occasion). Vient s’ajouter à ceci la dématérialisation qui, sur Steam par exemple, permet de s’affranchir de la copie physique en plus de profiter de belles promotions. Notez tout de même que le piratage devient de plus en plus compliqué suite aux protections de plus en plus élaborées du trio Nintendo/Sony/Microsoft).
Mais la situation n’est pas encore proprement catastrophique puisque Micromania et Game Cash ont tout de même racheté partiellement l’enseigne Game France. Objectif : renforcer leur maillage nationale via l’acquisition de ces nouveaux magasins. Ceci-dit, le marché de la vente physique de jeux vidéos risque d’être de plus en plus mis à mal par l’avancée croissante du dématérialisé mais aussi, et surtout, par la volonté de Sony/Microsoft à lier un numéro de série unique à chaque jeu pour leur console. Ainsi il n’y aurait plus possibilité de revendre son jeu, ni même de le prêter. Et ça, pour des enseignes dont une bonne partie du CA repose sur le marché de l’occasion, c’est plutôt une mauvaise nouvelle.