Clause 28 qui interdisait de parler d’homosexualité en public, suppression du lait dans les cantines scolaires…et surtout vagues de licenciement chez les mineurs : Margareth Thatcher n’était pas une tendre lorsqu’il s’agissait de mettre en pratique ses convictions. Mais les britanniques retiendront d’elle un trauma ou bien une bénédiction ? Surement les deux à la fois
Cela dépend en effet du point de vue où on se place. Économiquement parlant, Thatcher EST la personnalité politique qui sera parvenue à assainir et moderniser le Royaume-Uni en revalorisant fortement la valeur du travail et la notion d’individualisme. Ses méthodes : une vague de privatisations (British Airways, British Steel…) dans des entreprises où les syndicats régnaient alors en roi. Chose qui ne s’est pas faite sans heurts : la grande grève des mineurs (84-85) est là pour en attester.
Mais voilà, il faut rappeler qu’avant toutes ces mesures radicales, le RU n’était qu’une épave avec une industrie condamnée et déficitaire de tous les cotés. Lui imposer un système où la rentabilité prime plus que tout était la bonne chose à faire : d’un système industriel, le Royaume-Uni est passé à un système de services. Transition qui, socialement parlant, ne s’est pas fait sans heurts et dont les syndicats et l’aristocratie terrienne peuvent témoigner.
Même s’il faut souligner que Thatcher n’aura pas réformé en profondeur le système de protection sociale (Welfare) durant l’ensemble de ses trois mandats (1979-1990). Il n’empêche : ouvrir aussi fort les vannes de la déréglementation aura conduit au pugilat financier où nous nous trouvons aujourd’hui. Accorder une place excessive à l’individualisme n’était pas une bonne chose et ce qui sera finalement reproché à l’ex-première ministre aura été de ne pas mettre assez d’eau dans son vin
