Reportage sur l’affaire
Depuis lundi, des sits-in ont lieu en permanence devant le commissariat du 19e. En cause —> La version des enfants de Liu Shaoyo. Présents lorsque leur père s’est fait tirer dessus par un policier après que lui et ses deux collègues aient défoncé la porte de l’appartement familial. Une version qui diffère drastiquement de celle donnée par la police. Depuis mon premier article, j’ai pu réaliser que l’attaque présumée de Liu Shaoyo envers un agent de police n’avait jamais été corroborée par ses enfants. Bien au contraire —> Selon ses filles, ce qui s’est passé dimanche soir à la Villa Curial relève de la bavure policière et, pire, d’une volonté de la couvrir (immédiatement après l’attaque, les enfants ont été confinés pendant 2 heures dans une chambre). Remontons en arrière —> Vers 20h, des agents de la BAC habillés en civil frappent violemment à la porte de M. Shaoyo. Ils n’annoncent pas être de la police. Du moins pas clairement vu que ni les filles de Liu, ni une voisine qui a observé la scène à travers le judas de sa porte, n’ont entendu le moindre « Police » sortir de leur bouche.
Qui plus est, un certain nombre de vols commis par des faux policiers touchent les habitants. Notamment la communauté asiatique. En décembre dernier, une famille d’origine chinoise avait été séquestrée et cambriolée par des agresseurs munis de faux brassards. Il est possible que Liu Shaoyo ait pensé avoir affaire à des cambrioleurs. Malgré les demandes répétées de l’une des filles à ne pas qu’ils défoncent la porte (M. Shaoyo ne parle pas français), celle-ci cède. Le père de famille, qui préparait du poisson avec des ciseaux de cuisine, essaye en vain de la retenir. Quelques instants plus tard, Liu est abattu et ses filles sont claires —> Il n’y a pas eu d’agression de sa part. « Notre père n’était ni violent, ni fou, ni dangereux » affirme la fille ainée de 25 ans. En espérant que l’enquête permette de faire toute la lumière sur cette triste affaire. Mes pensées à la famille.
