Ni les passagers qui ont assisté au larcin, ni les policiers auprès desquels Li Ma est naturellement venue chercher de l’aide, ne lui ont porté secours. Jeudi dernier, Li Ma s’apprête à partir de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle en empruntant le RER B à la station Roissy. Elle s’installe alors en milieu de wagon, avec ses deux grosses valises, et c’est à la station Sevran Beaudottes qu’un homme d’une trentaine d’années l’agresse et s’empare par la force de son sac à main. Personne ne réagit.
Dans celui-ci : des bijoux, ses cartes bancaires, son passeport et surtout son ordinateur portable + les clés USB/disques durs externes qui renferment le travail de toute une vie. Notamment, il y avait un manuscrit sur La Chine pendant la période de la Grande Guerre qui devait paraitre prochainement aux éditions CNRS. Car Li Ma est une historienne d’origine franco-chinoise et qui a l’habitude, dans le cadre de son travail mais aussi en qualité de maitre de conférence, de faire la navette entre la France et la Chine.
Seulement, Li Ma n’aurait jamais imaginé se faire détrousser ainsi même si elle était consciente du manque de sécurité flagrant régnant sur les RER et la ville de Paris en général. Pour dire, l’ambassade chinoise déconseille vivement à ses compatriotes de prendre le RER B. Pourquoi ? Car l’insécurité envers les Asiatiques est devenue une pratique généralisée et personne n’a l’air de véritablement prendre le problème au sérieux. Dites-vous bien que les policiers ont refusé d’enregistrer sa plainte et l’ont réorienté vers le commissariat de Boulognes-sur-Mer ._. Lamentable. Désormais, Li Ma s’en remet à l’Internet en espérant que son appel à l’aide lui permette de retrouver son sac et surtout son ouvrage d’une vie. J’ai honte de ma ville.
