Autant dire que le combat pour la représentativité féminine dans l’univers de la BD est loin d’être gagné. Rapide rappel des faits : le 6 janvier dernier, l’auteur Riad Sattouf annonce qu’il refuse sa nomination au Grand Prix du Festival d’Angoulême car les 30 auteurs sélectionnés sont tous masculins. Il est ensuite rejoint par d’autres confrères dont Joann Sfarr et Daniel Clowes. Ce n’est qu’à partir de là que Franck Bondoux, directeur délégué général de le 9eArt +, aka l’entreprise qui gère le Festival d’Angoulême, décide de faire marche arrière et s’excuse platement sans pour autant admettre ces fautes. Et pour cause, ces revendications n’ont pas attendu Riad Sattouf pour exister. Plusieurs dizaines d’auteures de BD tentent, depuis des années, de faire valoir leurs droits. À commencer par Julie Maroh, auteur de la BD « Le Bleu est une couleur chaude ».
Si ce nom ne vous dit rien, j’imagine que le fait de savoir que « La Vie d’Adèle » est tiré de cette oeuvre vous aidera à y voir plus clair ^_^ Et ce que reproche Julie dans son billet, outre le caractère précaire des conditions de vie des auteurs de BD (aucunement arrangées par les nouveaux régimes retraites qui imposent une hausse des cotisations sociales), c’est bien le fait qu’il ait fallu q’un homme ouvre sa ****** pour qu’on parle de ce problème de parité. Et ça, c’est grave. Vraiment.
Surtout lorsqu’un rapport et une pétition du Collectif de créatrices de bande dessinée contre le sexisme ont été diffusés depuis belle lurette. Et le gros souci, qui n’est d’ailleurs aucunement résolu à l’heure actuelle, est que ces nominations reviennent à une poignée de personnes dotées d’une étroitesse d’esprit telle qu’elle exclut automatiquement tout auteur femme . Pourquoi ? Parce que « La BD, c’est pour les hommes, graou ! ». En espérant que ça bouge. Et vite.
