Il avait 69 ans. Dire que je n’ai lu aucune de ses oeuvres alors que je me dis « Passionné de mangas »… Ce n’est pourtant pas faute d’avoir entendu parler de Jirô Taniguchi ! Et notamment son oeuvre la plus connue en France —> Quartier Lointain. Le nombre de fois où je suis tombé sur la couverture de ce jeune homme au costume d’écolier noir muni de chaussures blanches. Semblant regarder un point lointain dans un quartier lointain. Un jour, je lirai ses mangas les plus réputés ! L’Homme qui Marche (1955), Sky Hawk (2002) ou encore Les Rêveries d’un Gourmet Solitaire ! Jusqu’au bout, Jirô Taniguchi aura dessiné des histoires profondément humanistes et vivantes. Fournies en détails du quotidien et riches en informations de tout genre. Selon ses fans, « Lire du Tanigushi, c’est lire la Vie ». Né peu de temps après la guerre, le 14 août 1947, dans la petite ville de Tottori, Jirô était issu d’une famille pauvre et endettée.
Sa mère était femme de ménage et employée de pachinko (salles remplies de flipper/machines à sous). Son père était coiffeur. Vu que Jirô avait des soucis de santé, celui-ci a passé beaucoup de temps seul à même sa bulle d’imaginaire. Lire, encore et encore. Dessiner, encore et toujours. C’est en 1969 que Jirô Taniguchi se lance dans une carrière de mangaka en emménageant à Tokyo ç Son premier manga, Kareta Heya, parait en 1970. Et puis sous la houlette du grand Kazuo Kamimura, surnommé le « Peintre de l’Ère Showa » et maitre à penser de Quentin Tarantino (Kill Bill n’aurait jamais vu le jour sans son empreinte), Jirô débloque son potentiel ! Passionné par la bande dessinée européenne, Jirô prend son courage à deux mains et publie des chefs d’oeuvres sans discontinu à partir des années 90 ! La place de l’Homme sur Terre, sa relation avec le Monde Animal, son lien inébranlable et fragile avec Mère Nature… Aujourd’hui, l’Univers du Manga et de la Bande Dessinée vient de perdre l’une de ses plus illustres figures. Mes pensées à lui, à sa famille et à ses proches.
