Madame Claude, Fernande Grudet de son vrai nom, avait 92 ans lorsqu’elle s’est éteinte samedi dernier dans un hôpital près de Nice. Pour ma part, et malgré mon statut d’Ero Senin, je n’avais jamais entendu parler de cette dame et pour cause, sa réputation de proxénète « haut-de-gamme » marquera principalement les années 60/70. Sa clientèle est alors composée d’hommes politiques, de grandes fortunes, d’artistes de renom, de célébrités diverses et variées mais aussi de figures du grands banditisme. Autant d’hommes haut placés à qui Madame Claude enverra celles que l’on désigne désormais sous l’appellation d’« Escort Girls ». À savoir des femmes un minimum cultivées et ayant un certain degré de conversation afin d’accompagner les « bons hommes ».
Traduction : taper la causette puis s’envoyer en l’air. À l’époque, pourtant, la prostitution n’a pas le vent en poupe mais Madame Claude parvient à être l’exception qui confirme la règle grâce à la « formation » impeccable de ses filles, sa discrétion légendaire et la mise en place d’un réseau tel qu’elle était souvent sollicitée par les services secrets français pour divulguer telles ou telles confidences faites sur l’oreiller. Qui plus est, Madame Claude était connue pour accompagner les filles qui voulaient en finir avec cette vie. Certaines se sont par exemple reconverties dans le métier d’actrice ou de chef d’entreprise. Finalement, son entreprise d’hôtels de passes mettra la clé sous la porte dès l’arrivée au pouvoir de Valéry Giscard d’Estaing en 1974. C’était une autre époque.
