Hier, des militaires de la garde présidentielle ont décidé de prendre en otage le président intérimaire, Michel Kafando, et ses ministres. Quant aux civils ayant décidé de descendre dans les rues pour manifester contre cet énième coup d’état, ils ont été rapidement dispersés par des tirs à balles réelles. Depuis, plus rien : les rues de Ouagadougou sont quasiment désertes. Et dire que des élections législatives et présidentielles devaient avoir lieu dans les mois qui suivent… Tout s’écroule, à nouveau. Et ce n’est pas la première fois.
Bien souvent, trop souvent, des régimes politiques, corrompus ou non, légitimes ou non, sont systématiquement renversés par des militaires qui semblent rechercher avant tout leur propre intérêt plutôt que celui du peuple. Ici, et alors même que l’ex-président Blaise Compaoré avait été destitué de ses fonctions, les putschistes ont décidé de nommer « Président du Conseil National de Démocratie », Gilbert Diendéré…soit un proche de Compaoré. Le tout suivi d’un couvre-feu et d’une fermeture en bonne et due forme des frontières. Quant à la Radio Omega, soit le média le plus écouté du Burkina, son siège a été pris d’assaut. Retour au point de départ, retour au chaos économique, politique et humain.