Il aura suffit que Emmanuel Macron soit interrogé sur la question pour relancer la polémique. « La colonisation fait partie de l’histoire française […] Ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes […] La colonisation est un crime contre l’humanité et une vraie barbarie ». Et en effet, difficile de contester les propos de Macron (qu’importe qu’ils soient intéressés ou non vu le personnage) ! La colonisation et par extension l’esclavage désignent l’asservissement d’un peuple auquel on a imposé un système. Un système auquel ils n’avaient pas adhéré et sous lequel ils ont été soumis à l’humiliation, la torture et parfois la mort. Évidemment qu’il s’agit d’un crime contre l’humanité.
Et pourtant, on trouve encore et toujours des politiques (et des internautes) pour réfuter cette vérité en mettant en avant les aspects positifs de la colonisation. Notamment l’émergence de l’État, l’éducation, l’apparition des classes moyennes, la création des richesses. Ok, cool. Ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas eu crime contre l’humanité. Et je trouve assez affligeant qu’une personne comme François Fillon assimile cette reconnaissance de la barbarie à une « détestation de l’histoire et une incitation à la division et la haine entre les Français ». Avoir le courage de faire face à son Histoire est essentiel dans la voie de la guérison. Plutôt que procéder à un révisionnisme néfaste et désastreux sur le moyen/long terme. Et ce n’est pas parce que d’autres pays ont recours au déni que ça nous donne le droit d’en faire de même.
