Ça lui pendait au nez : après plusieurs mois de déni, d’accusations « délirantes », de « propos diffamatoires » etc etc, l’ex-ministre des finances avoue sans trop de stress avoir menti à la France entière sur la détention d’un compte bancaire à l’étranger. Auparavant hébergé en Suisse, ce compte avait été finalement transféré à Singapour en 2001 dans l’espoir d’être moins visible. Brillante stratégie.
Il n’empêche que cela en dit long, vraiment long, sur la capacité des hommes politiques à mentir consciemment et en bloc sur un sujet à moins d’être confronté à des preuves en acier trempé. Dans le cas de Cahuzac : de nombreux documents attestaient de la présence du dit-compte ainsi qu’une conversation audio où Pinocchio empressait son interlocuteur d’effacer toutes traces de fraude fiscale.
Et on ne peut qu’être consterné quand on voit à l’époque la teneur des propos de Pinocchio envers ceux qui ne faisaient que montrer une vérité : « Je poursuivrai tout ceux qui reprendront cette calomnie gravement diffamatoire et qui porte atteinte à mon honneur ». C’est pas rien : Pinocchio menaçait d’en référer à la justice et, du coup, espérait décourager les vils calomniateurs dont Médiapart (à l’origine de l’affaire).
Que ce soit à l’Assemblée Nationale ou en face-à-face avec le président « les yeux dans les yeux », Pinochio affirmait mordicus ne jamais avoir eu de compte à l’étranger. Il a beau jeu dorénavant de demander pardon à la France entière : car il ne sera pas pardonné, son avenir politique est dorénavant terminé et sa crédibilité à jamais entachée. Pire encore : cette histoire contribue plus que jamais à la crise de confiance des Français envers la sphère politique.