Interrogez n’importe quel analyste sur le sujet, il sera catégorique : un jeune issu des banlieues dites sensibles a effectivement moins de chances de décrocher un job qu’un jeune issu de grandes villes comme Paris. La faute à de multiples facteurs : l’absence de diplômes, l’environnement social, la crise ou encore la réputation « voyous irrécupérables » dont nombre d’entreprises n’hésitent pas à faire l’amalgame dès qu’un jeune de cité se présente à leurs portes.
Difficile de ne pas penser à des ghettos ethniques exclus des grandes villes malgré les multiples passerelles existantes (tram, bus, métro). Même les écoles souffrent de cette exclusion vu qu’aucun professeur ne souhaite véritablement travailler là bas du fait des perturbations provoquées par les éleves. Manque d’éducation ? Manque d’envie d’y parvenir par la voie scolaire ? Probablement un peu des deux. Reste qu’à ce jeu là, les filles s’en sortent clairement mieux que les hommes. Peut-être grâce à une capacité de concentration plus importante sur les choses essentielles.
Pour les garçons, le secteur industriel pouvait auparavant être source d’emploi mais depuis la crise ce n’est plus le cas. Il ne reste donc plus grand chose excepté les métiers type McDo/KFC. Et encore, même pour ce type d’emploi à faible valeur ajoutée, les entreprises demandent dorénavant des diplômes : de quoi rendre d’autant plus alléchant le recours aux marchés parallèles comme la vente de drogue ou de produits volés. Mais qu’on s’entende bien, souffrir de conditions sociales défavorables ne justifie et ne justifiera jamais le recours au vol/racket (voire pire).
Au contraire, il n’ y a dans ces conditions qu’une seule issue : la volonté et la détermination de s’en sortir sans jamais rien lâcher. Et cela surtout sans porter préjudice à autrui en se réfugiant dans l’excuse qu’il n’y a que cette manière de s’en sortir. Au contraire : il existe plusieurs portes et leviers à actionner, environnement difficile ou non. Le tout est de fournir des efforts, beaucoup d’efforts et encore plus que les autres. Malheureusement, c’est souvent sur ce point que la plupart décrochent. D’où l’importance de l’éducation, on y revient, par les parents ou par soi-même, pour se frayer un chemin vers la réussite.