« Damiano m’a laissé en plan ! En pleine ruelle ! » se plaint Fabio après que Damiano Younes lui ait volé son scooter hier soir. « Tu as dit quoi à ton père ? » lui demande Camila. « Que j’avais crevé… Je ne sais pas quoi faire ». Mais plus que les déboires de Fabio, Chiara doit composer avec son hypocrisie. N’hésitant pas à basher Ludovica devant ses amies alors qu’elle a fait la fête avec elle. « Elle est folle » se contente de déclarer Chiara après que Ludo lui ait rappelé leur petite soirée. Est-ce vraiment la personne qu’elle souhaite être ? […] « Tu préfères être une gentille fifille coincée du cul » lui dit Ludo après que Chiara ait refusé son invitation d’aller en boite. « Je ne peux pas être comme toi… Danser. Faire n’importe quoi ». Comme le dit si bien sa mère « Une fois que le mal est fait, leur réputation les suit partout ». Évidemment, cette maxime n’est valable que pour les filles. Les garçons sont quant à eux épargnés. Chiara doit-elle suivre la norme ? Continuer d’être une « gentille fifille » afin de ne pas être mal vue par qui que ce soit ? Peut-être. Pour peu que cela lui corresponde. Mais si ce n’était pas le cas ? Si ce n’était pas le cas.
Je commence à entrer dans l’intrigue… Tant mieux ! Cette rupture entre quartiers pauvres et quartiers riches. Cette recherche de soi. Ces douleurs d’apparence anodines et qui, pourtant, font si mal. La pression familiale. La pression sociale. Je dois admettre que l’adolescence et ses tourments sont bien représentés ! Prenez Fabio —> Complexé parce que gay et éduqué par un père particulièrement à-cheval sur les traditions. D’où cette docilité face au bully qu’est Damiano Younes. Forcément, quand on a honte de soi et que l’on vit sous la « tyrannie bienveillante » d’un père socialement important. Ajoutez à cela qu’il a craqué sur Damiano et voilà, ahah. En dehors des péripéties adolescentes, j’apprécie cette volonté de montrer la facette désenchantée que revêt le monde des adultes. Amour absent. Rancoeur persistante. Jugements figés dans le marbre. C’est en partie parce que les adultes n’offrent pas de matière à rêver (bien au contraire) que l’on a envie de rester jeune à tout jamais. Avec un brin d’expérience histoire de ne pas se tailler les veine au moindre drama…