Parce que la liberté d’expression, notamment lorsqu’elle est employée dans l’espace public, a ses limites. Dans ce cas précis : les limites du racisme pur et simple. C’est quand même assez dingue qu’un magazine d’extrême droite, sous prétexte que le FN connait une montée fulgurante dans les opinions, se permette de se lâcher à ce point. « Peut-être que ça passera » se sont-ils dit.
Et bien non, ça ne passe pas. Le gouvernement, Jean-marc Ayrault en tête, a fait part de son intention d’interdire la diffusion du magazine en plus de traduire l’hebdomadaire en justice pour racisme et incitation à la haine raciale tout en cherchant à la banaliser. Fait important, Marine Le Pen a tenu explicitement à se désolidariser de Minute (voir tweet ci-dessous) avec lequel elle et son parti sont en froid depuis un moment.
Je suis heureuse de me faire cracher dessus chaque semaine par « Minute » quand je vois ce que c’est devenu. MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) November 12, 2013
Alors certes, l’électorat du FN contient très probablement sa part de modérés et de gens en colère contre un laxisme de l’UMPS qui n’a que trop durer. Seulement voilà, il ne faut pas oublier qu’une autre partie de cet électorat est purement et simplement raciste (ou débile c’est selon). Quand ce ne sont tout simplement pas les candidats eux-mêmes comme nous avons pu récemment le constater.
Phénomène on-ne-peut-plus normal puisque, à part le FN, les racistes de tout bord n’ont aucun parti officiel sur lequel aller se réfugier. La question est maintenant : Marine Le Pen tient-elle vraiment à laver son parti de ces extrémismes là ? Ou bien est-ce une stratégie électorale ? Si Marine dit vrai, je ne serais, dans ce cas, pas surpris d’assister à une division au sein du FN et à la création d’un parti ouvertement xénophobe.
Desproges: «Il est plus économique de lire « Minute » que Sartre. Pour le prix d’un journal, on a à la fois la nausée et les mains sales.»
— rosselin (@rosselin) November 12, 2013