C’est dire à quel point la situation est dramatique dans ce pays. Une situation qui jusqu’à la fin de l’année 2012 et le viol collectif d’une étudiante dans un bus de New Delhi, était restée dans l’obscurité des médias. Quinze jours plus tard, la victime succombera à ses blessures et le pays s’embrasera. Depuis, hormis un semi-réveil des consciences et un renforcement des sanctions pénales envers les violeurs, rien ne semble avoir été fait pour enrayer ce phénomène abject. Aujourd’hui, un viol est commis toutes les 30 minutes en Inde et 92 femmes sont violées chaque jour. Sachant que la plupart des victimes n’osent pas porter plainte.
« Coupons l’instrument qui leur permet de nous violer »
À cela, plusieurs raisons dont le fait que plus de 90% des policiers soient des hommes. Mais pire que ça, c’est la culture du viol et, plus généralement, la dépréciation de la femme dans les mentalités indiennes qui expliquent en partie cette violence. Selon une étude récente conduite par l’Unicef : 57% des adolescents mâles (15-19 ans) estiment qu’un homme a le droit de battre sa femme. Pire : plus de 53% des adolescentes partagent le même point de vue. Dans ces conditions, est-ce que l’obligation d’intégrer un bouton « SOS Viol » à tous les smartphones dès 2017 changera quelque chose ? Non. Pas tant que les mentalités n’évolueront pas à ce sujet.