3 Billboards : « Tout pour ma fille »

Mildred Hayes

« Vous allez me retrouver celui qui lui a fait ça »

Cela fait sept mois que Mildred Hayes a perdu sa fille. Violée puis tuée par un monstre qui court toujours dans la nature. Sept mois que la police patine. « Il faut les comprendre. Ils ont sûrement mieux à faire. Torturer des noirs, par exemple ». Voilà pourquoi Mildred s’est décidée à investir dans la location de trois panneaux publicitaires. Panneau N°1 : « Violée pendant qu’elle mourrait ». Panneau N°2 : « Le meurtrier n’a toujours pas été capturé ». Panneau N°3 : « Comment cela est-ce possible, Shérif Willoughby ? ». L’effet fut quasi-immédiat —> Tout le monde dans la petite ville d’Ebbing ne fait que parler de ces trois panneaux. Qu’importe que William Willoughby soit un chef de police respecté de tous. Sur cette affaire, sur le viol et le meurtre de sa fille, Mildred Hayes ne peut que le haïr. Et parce que la haine attise la haine. Et parce que certaines personnes n’ont pas le coeur bon, le résultat escompté peut parfois avoir des effets dramatiques.

Mildred Hayes

Probablement le film de la rentrée ! Comédie noire aux accents tragiques, 3 Billboards traite de cet enfer profond et sans fin qui assaille celles et ceux ayant perdu un proche. Non pas à cause de la vieillesse ou d’une quelconque maladie. Mais parce qu’une âme morte les en a privé. En ce qui concerne Mildred Hayes, sa fille s’est fait violée puis tuée alors qu’elle se rendait à une soirée. Suite à une dispute avec sa mère qui refusait de lui passer les clés de la voiture. « J’espère que je me ferai violer en chemin ! » « Je l’espère aussi ! ». Tels furent les derniers mots échangés entre Mildred et Angela. Bien sûr, ni l’une ni l’autre ne pensaient ce qu’elles s’étaient jetées à la figure ce soir-là. Mais comme souvent, la dernière fois que l’on voit un être aimé peut s’avérer terriblement odieuse. Comment ne pas sentir la colère, l’amertume et la douleur de cette femme si brillamment interprétée par Frances McDormand ?

Mildred Hayes

Une rage aveugle qui frappe de mauvaises et de bonnes personnes. William Willoughby en fait d’ailleurs partie et Mildred Hayes le sait parfaitement. Mais sa fille est plus importante. Et le tour de force de 3 Billboards est d’avoir adopté un ton léger face à des évènements d’une rare noirceur. Et quelle violence ! Il n’y a que la fin qui m’ait frustré tant je m’attendais à ce que les protagonistes aillent au bout. J’entends le message du réalisateur Martin McDonagh qui compte ainsi nous laisser décider de comment cela finira. Mais non ! J’aurais voulu savoir ce qui se serait passé ! Autrement, c’est un sans-faute. La réalisation intimiste. L’écriture à peau de chagrin. Cette galléeie de personnages aussi torturés que bienveillants. Tout ça pour réaliser qu’à la fin, il y a les vrais monstres et ceux qui le deviennent par stupidité ou maladresse. Pour autant, il n’est jamais trop tard pour faire les bonnes choses. Même si cela ne ramènera jamais les morts. Même si cela ne ramènera jamais le sourire d’une mère brisée.

Mildred Hayes

7,5/10

*Coup de Coeur*

Fondateur de YZGeneration, YummyZ, Ikke et Bang. Alter ego de Fafa Le Geek.

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