1984 : Une Colo D’Enfer

Colo

Camp Redwood, 1970 : Trois moniteurs de colo commencent à se caresser les uns les autres alors que les ados dorment à quelques mètre d’eux. « Vous ne pensez pas que c’est trop ? » s’inquiète la plus responsable du lot. « On est censées faire la veillée ! ». « C’est pour ça que j’ai veillé à ramener des capotes ! » réplique son partenaire. Bon… Quand il faut y aller, il faut y aller. *Ding* « Vous avez entendu ? » s’inquiète la monitrice. Mais ses deux camarades sont bien trop occupées à jouer les préliminaires pour faire attention à quoi que ce soit d’autre. Quelques secondes plus tard, un couteau leur transpercera le crâne. La mono restante aura à peine le temps de faire quelques pas et de tenter d’ouvrir la porte de secours qu’elle subira le même sort. « Ce jour-là… » se rappelle la cheffe Bertie. « Tous les monos et enfants furent massacrés par le Tueur aux Grelots ». Tous à l’exception d’une jeune femme. « Et nous voilà en 1984 ». L’époque du Rock, du Walkman et, évidemment, de l’aérobic.

Une histoire simple ancrée dans une époque folle et mélancolique (et ce même lorsqu’on ne l’a pas vécu) ! Difficile de ne pas plonger dans l’atmosphère libérée de 1984 et son hommage appuyé aux slash-movies. Films à petit budget composés d’un casting jeune et novice appelé à mourir sous les coups de couteaux d’un tueur sans pitié. La série des Freddy, Vendredi 13 mais aussi Meurtres à la St-Valentin font partie des sources d’inspiration majeures. Et quel pied en tant que spectatrice/spectateur !

On est forcément tenté de mettre le cerveau de coté avant de regarder cette pauvre jeunesse se faire trucider. Seulement voilà, 1984 fait en sorte d’innover dans les petites lignes ! Outre le cachet 80’s et cette mentalité débridée où l’on n’avait l’impression que tout était possible (du moins avant que le VIH ne s’en mêle), 1984 s’arcboute à créer des personnages simplets et attachants. En dépit de sinistres défauts et d’errances macabres.

Qu’il s’agisse des victimes ou des bourreaux, bon nombre d’entre eux bénéficient d’arcs suffisamment soignés pour justifier de multiples sauts dans le temps. Au fur et à mesure, la trame se densifie et s’humanise tant et si bien que l’on voudrait (presque) s’inviter dans cette colo d’été. À cet égard, celles et ceux qui ont joui de la dernière vague d’or des colonies (années 90/début des années 2000) ne manqueront pas de soupirer de nostalgie.

Il faut dire qu’une colo, c’est l’occasion de se plonger dans une bulle de ciel et de soleil l’espace de quelques semaines ! Avec plein de nouvelles têtes et, cela va sans dire, l’éclosion des sentiments ! 1984 ne déroge d’ailleurs pas à la règle en nous offrant le meilleur crush X couple de la série ! Oui, je suis totalement subjectif sur ce point, ahah. Mais avouez que Montana et Trevor ont un sacré bagout ! Reliques éternelles d’une époque regrettée.

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J’ignore si c’est la fraicheur de l’instant mais 1984 m’a happé à un point tel que je serais tenté d’en faire ma meilleure saison de AHS ! L’affect et le spleen occupant une place importante dans mes criterias et autres biais… Le fait que de nombreux personnages soient autant étoffés, avec leurs tourments exposés au grand jour et l’espoir d’une vaine rédemption, participe à la création d’une toile plus profonde et contrastée qu’elle n’y parait.

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Nait-on monstre ou le devient-on ? Vaste question. Mais peut-être que Rita Chambers, « l’infirmière de la colo », a un début de clé. « Chacun d’entre nous abrite un monstre sous son aile ». Suivant les circonstances de la vie et les traumas qu’elle nous inflige, n’importe qui peut devenir le monstre de l’autre. Tout particulièrement lorsque la haine et le désir de vengeance s’en mêlent. Ensuite, seulement, vient l’exception qui confirme la règle. Celle qui tue pour combler le vide d’une existence et la teinter de rouge.

Mélancolie de vies brisées, le Camp Redwood aura marqué une époque avant de s’effacer de la quasi-totalité des mémoires. À la lumière des bungalows et la clarté d’un lac maudit. Il ne nous reste plus qu’à nous éclipser à notre tour ! Façon moonwalk et aérobic. Vive les 80’s ! Vive les crop tops !

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Fondateur de YZGeneration, YummyZ, Ikke et Bang. Alter ego de Fafa Le Geek.

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