Depuis sa naissance, India Stoker (Mia Wasikowska) est une jeune fille à part du fait de sa capacité à ressentir différemment les sensations qui l’entourent : oui, India est ce que l’on appelle une extra-sensorielle. Mais tout va commencer à basculer lorsque son père meurt d’un accident de voiture : il était en effet le seul à même de contrôler sa capacité et faire en sorte qu’elle ne sente pas trop ostracisée.
Au grand désespoir de sa mère Evelyn (Nicole Kidman), à la fois meurtrie par la perte de son mari et le fait qu’elle ne se soit jamais sentie proche de sa propre fille. C’est dans ce contexte tendu que choisit alors d’intervenir l’oncle d’India : Charles Stoker (Mattjew Goode). Doté d’un charme mystérieux et d’un magnétisme rare, non seulement Evelyn mais aussi India vont peu à peu tomber sous l’emprise d’un homme dont on leur avait jusque là caché l’existence même.
Si il y a bien une chose qu’on ne pourra pas reprocher à Park Chan-Wook, c’est qu’il sait créer des intrigues à la fois originales, tortueuses et haletantes. Et, comme dans Old Boy, le sexe et l’interdit y tiennent une place prépondérante sans pour autant étouffer la narration : au contraire, les quelques passages l’évoquant sont d’un érotisme, d’une suggestion et d’une excitation rare (oui oui). Le tout étant sublimé par une bande son magnifique au registre principalement classique et que Chan-Wook maitrise du bout des doigts.
Dommage que la narration ne souffre de lenteurs et que la réal n’abuse d’effets de style pas toujours bien amenés. Mais que l’on ne s’y trompe pas, Stoker bénéfice d’une aura quasi-hypnotique, sulfureuse et effrayante : ce qui fait qu’on ne peut décemment blâmer l’oeuvre pour des fautes de parcours qui auraient pu être fatales à n’importe quel oeuvre lambda. Notons pour finir les prestations impeccables de doigté de Mia Wasikowska, sublime en Dexter au féminin, et Matthew Goode, à la fois perturbant et angoissant (Nicole Kidman restant un peu en retrait).
