Marco Sciarra : tel est le nom de l’homme que doit éliminer Bond et cela sans que la section 00 du MI6 ne soit au courant. Car James Bond (Daniel Craig), cette fois-ci, agit seul. Telle était la dernière volonté de M et de celle qui se rapprochait le plus ce qu’il considérait comme une mère. Mais pourquoi ? Ce n’est qu’après son escale au Mexique que James comprend que l’homme qu’il vient de tuer n’est qu’un rouage d’une organisation bien plus importante et tentaculaire. « Elle se fait appeler Spectre, est dirigée par un certain Franz Oberhausen et a pour ambition de contrôler le monde ». Tiens, tiens, comme c’est original.
Après la déception « Skyfall », inutile de préciser que je suis allé voir ce « Spectre » à reculons…qu’est-ce que j’ai bien fait. Passe encore la première scène de l’hélico à Mexico City. Oui, c’est carrément abusé, c’est même n’importe quoi mais soit, c’est James Bond, il est invincible, on embraye. Puis tout se passe bien : la réal est au top, l’humour pince-sans-rire de James fait son effet, les scènes d’action et de course-poursuite sont efficaces (la fight contre le frère de la Montagne O_O) et enfin, le rythme est plutôt cadencé malgré quelques baisses de rythme constatées ci-et-là. Seulement voilà, à coté de ça, Sam Mendes nous délivre une histoire ridicule comme jamais et l’un des pires méchants de toute la saga James Bond. Franz Oberhausen -_-
Commençons par l’intrigue : que d’incohérences, que de facilités, que de grosses ficelles. À un moment donné, trop, c’est trop ! Surtout quand on se retrouve avec des cliffhangers de la honte où Franz Oberhausen a.k.a. Christoph Walts, avoue qu’il est le « frère » caché de Bond et qu’il a tué son père parce qu’il était…jaloux. Ça + le fait qu’il est présenté comme le grand manitou responsable de tous les déboires et malheurs de Bond depuis Casino Royal et la mort de Vesper. On se croirait dans Naruto : « Lol, en fait c’est moi qui avait tout prévu et qui me cachait dans l’ombre pendant tout ce temps ».
Et si ce n’était que ça ! Hélas, mille fois hélas, non. À plusieurs reprises, Spectre tombe dans un excès de classicisme des plus navrants avec un méchant tellement ridicule qu’il fait en sorte de ne pas tuer Bond quand il en a l’occasion. Au contraire, il va d’abord causer, mettre en scène des jeux mentaux façon « Saw » et, enfin, installer le classico-dépresso compte à rebours suivi d’une explosion finale. Histoire que James puisse sauver son amoureuse Madeleine (incarnée par une Léa Seydoux ni transparente, ni édifiante) in-extremis et mettre son bro hors d’état de nuire. Était-ce SI compliqué d’embaucher un scénariste qualifié ? En l’état, on se retrouve avec un bon film d’action alourdi par quelques lenteurs…et une narration totalement sabordée voire très gênante. L’un des plus mauvais James Bond ft. Daniel Craig avec Quantum of Solace.