Dans ce roman, somme toute assez court, Murakami nous conte l’histoire de deux sœurs au sein d’un Tokyo nocturne. La plus grande, Éri, semble plongée dans un sommeil profond tandis que la cadette Mari, s’adonne a une lecture minutieuse dans un restaurant de nuit.
Rejoint de manière improviste par un jeune homme nommé Takahashi, saxophoniste amateur de son état, ce qui devait être simplement une conversation banale va alors se transformer en simili mission de sauvetage.
Car une prostituée chinoise,d’un love hotel, appartenant à la gérante Kaoru, connaissance de Takashi, s’est faite tabassée par un client qui lui a en outre volé toutes ses affaires (argent compris). Mari maîtrisant un peu le chinois, va donc s’improviser traductrice et, par la même occasion, basculer dans un univers qui la changera à tout jamais.
En ce qui concerne son agresseur, Kaoru est bien décidée à le lui faire payer et ce en employant tout les moyens possibles. Et c’est d’ailleurs ce même agresseur que l’on suivra le temps de quelques chapitres et qui nous apparaitra extrêmement froid en dépit de ce qu’il a commis.
Eri, Mari, et l’agresseur au visage lambda. Des destins plus ou moins liés auquel Murakami s’ingénie à créer un univers singulier et ténu comme lui seul saut les faire.
Et comme souvent avec Murakami, le lecteur pourra rester sur sa fin une fois arrive au bout de la nuitée. Car aucun débouché n’est concrètement abordé et c’est donc à nous d’en deviner les contours. Ce qui ne nous empêchera pas d’en retirer un plaisir de lecture éphémère et passager.